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Syrie

Les Syriens "autorisés" à manger des chats et des chiens

Des rebelles dans les rues d'un quartier syrien.

Des rebelles dans les rues d'un quartier syrien. - -

Alors que la situation humanitaire s'aggrave en Syrie, un dignitaire musulman a annoncé autoriser "les gens à manger de la viande de chats et de chiens" pour survivre.

Alors que le monde musulman célèbre la fête de l'Aïd Al-Adha, où il est question en général d'un grand festin en famille, des enfants meurent de malnutrition dans certaines banlieues syriennes en guerre, affirme l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Pour tenter de lutter contre la famine, un cheikh a annoncé avoir émis un décret religieux pour permettre aux civils de manger de la viande de chat et de chien.

"Des graines en bord de route"

Dans les régions tenues par les rebelles aux portes de Damas, bombardées au quotidien par l'artillerie du régime, "il n'y a plus rien à manger", disent les militants. "Nous n'avons plus de provisions. Tout le monde plante des graines dans les jardins ou en bord de route".

Mais la récolte s'avère dangereuse, des personnes ayant été tuées dans leur jardin par les obus.

"Les pires cas, ce sont les enfants, car ils ont besoin d'une bonne alimentation. Les adultes peuvent survivre avec n'importe quoi sous la dent!" affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

"Marasme nutritionnel"

Fin août, l'ONG a fait état du décès de deux enfants, l'un de trois ans et l'autre de sept, atteints de "marasme nutritionnel", une maladie qui touche les personnes ayant des carences alimentaires.

"A chaque fois que je suis dans une salle d'urgence, quatre patients sur 10 sont des enfants mal nourris", indique un médecin qui travaille dans une clinique de fortune à Marj, à l'est de Damas.

"Beaucoup d'enfants ont une pression artérielle basse, sont atteints d'épuisement, de vertige et le nombre de leurs globules blancs a chuté", ajoute-t-il. "C'est tellement frustrant de ne pas avoir les équipements nécessaires pour les aider".

A Yarmouk, le grand camp de réfugiés palestiniens dans le sud de Damas où vivent également des Syriens, "rien, pas même du pain ou de la farine, ne passe à l'intérieur depuis 96 jours", affirme un militant.

Viande de chat et de chien

Dans un autre secteur de la région, un cheikh, Saleh al-Khatib, affirme qu'un homme au bord du désespoir a même mangé de la viande de chien.

"Nous avons lancé une fatwa autorisant les gens à manger de la viande de chats et de chiens, non pas parce que c'est halal (permis) mais parce que la réalité nous l'impose", dit-il.

Depuis neuf jours, il a cessé de manger. "Les gens n'ont rien à donner à manger à leurs enfants et je garde ainsi de la nourriture pour les autres".

M.G. avec AFP