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Syrie

Crise syrienne: négociation globale possible entre Ryad et Téhéran

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Les discussions sur la Syrie impliquant pour la première fois Iran et Arabie saoudite ce vendredi à Vienne, pourraient ouvrir la voie à une négociation plus globale entre Ryad et Téhéran sur d'autres conflits comme le Yémen et l'Irak, a estimé un responsable de l'ONU.

"Je crois très fort qu'à un moment donné, il faut qu'il y ait un dialogue direct entre les pays du Golfe, en particulier l'Arabie saoudite, et l'Iran. Ce sont des pays voisins et ils ont toutes les raisons de s'entendre", a déclaré le médiateur de l'ONU pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.

Il était interrogé jeudi soir sur la pertinence d'envisager une négociation globale des différents conflits au Moyen-Orient entre l'Iran et l'Arabie saoudite, en particulier sur les conflits syrien, yéménite et irakien. Le diplomate onusien a mis en avant "l'opportunité de l'accord nucléaire avec l'Iran, qui va s'ouvrir économiquement et qui aura besoin d'un marché important comme le Golfe".

La "division" présumée confessionnelle entre sunnites et chiites "me paraît plus exagérée que la réalité" et "des problèmes plus importants se posent, comme le développement et la lutte contre la pauvreté", a-t-il dit. L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite s'opposent depuis des années dans la région. En Syrie, Téhéran soutient le président Bachar al-Assad alors que Ryad exige son départ.

Au Yémen, l'Arabie saoudite a pris en mars la tête d'une coalition militaire pour chasser des rebelles chiites, soutenus par Téhéran. Ismaïl Ould Cheikh Ahmed s'est dit "tout à fait convaincu" que les Saoudiens sont "sincères" lorsqu'ils affirment que la phase militaire de leur opération au Yémen touche à sa fin. Il a assuré que les Emiratis, également très impliqués dans la guerre au Yémen contre les rebelles chiites, sont "dans le même état d'esprit" que les Saoudiens, en faveur d'une solution négociée.

Des pourparlers pourraient s'ouvrir avant le 15 novembre, probablement à Genève. Enfin, "j'ai un contact très régulier avec l'Iran qui m'a toujours assuré de son soutien pour une solution (au Yémen). Ils (les Iraniens) se sont toujours opposés à la guerre. Il n'y a pas d'équivoque", a conclu le diplomate de nationalité mauritanienne.

la rédaction avec AFP