L'Etat islamique affirme avoir décapité l'otage japonais Kenji Goto

L'otage japonais Kenji Goto a été décapité par l'Etat islamique, selon une vidéo rendue publique sur Twitter ce samedi. - Image de propagande - Site Intelligence Groupe - AFP
Une semaine jour pour jour après l'exécution d'un premier otage japonais détenu par Daesh, le groupe jihadiste a réitéré. L'Etat islamique (EI) a affirmé avoir exécuté leur deuxième captif nippon, Kenji Goto, selon une vidéo diffusée ce samedi sur Twitter par l'organe médiatique de groupes jihadistes Al-Furqan. Une information relayée par Site, le service de surveillance américaine des mouvances islamistes.
Face à cette nouvelle exécution, le gouvernement japonnais "condamne avec la plus grande fermeté" le geste de l'EI.
Un bourreau à l'accent britannique
La vidéo, dont l'authenticité n'a pu être confirmée dans l'immédiat, montre l'otage en tenue orange à genoux et debout à côté de lui un homme masqué tout vêtu de noir, avec un couteau à la main. La vidéo se termine par une image d'un corps avec une tête sur le dos.
Selon SITE, le bourreau à l'accent britannique est le même qui était présent sur les précédentes vidéos de décapitation d'otages occidentaux par l'EI.
Le bourreau affirme que cette exécution est en représailles à la "participation" du Japon à la lutte contre les jihadistes.
"Un honnête homme"
Jeudi, la femme de Kenji Goto, père de deux fillettes, a lancé un appel à la libération de son mari et à la compassion des autorités japonaises et jordaniennes.
"Mon mari est un honnête homme qui est juste allé en Syrie pour témoigner du sort de ceux qui souffrent", dit la femme qui signe seulement Rinko, dans un communiqué publié sur le site de l'organisation Rory Peck Trust pour le soutien des journalistes indépendants.
Kenji Goto, né en 1967, est un journaliste indépendant qui a lancé en 1996 à Tokyo une société de production, Independent Press, laquelle fournit des reportages sur le Moyen-Orient aux chaînes de télévision japonaises. Il avait été enlevé fin octobre en Syrie.
Une semaine après l'assassinat de Haruna Yukawa
L'EI a exécuté un autre otage japonais, Haruna Yukawa, dans un enregistrement diffusé par l'EI le 24 janvier. Il avait été capturé en août en Syrie, avant que Kenji Goto n'aille à sa recherche et ne soit enlevé à son tour.
Daesh, dont les actes suscitent une vague d'indignation internationale, est monté en puissance à la faveur de la guerre en Syrie et contrôle de vastes pans de territoire dans ce pays et en Irak voisin. Accusé de crimes contre l'Humanité, le groupe est la cible de frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, à laquelle participe la Jordanie. Le Japon affirme sans cesse sa détermination à combattre "le terrorisme" même s'il ne peut agir militairement
Outre les deux japonais, l'EI a revendiqué depuis la mi-août l'exécution de cinq otages occidentaux: les deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff ainsi qu'un troisième américain, l'humanitaire Peter Kassig, deux humanitaires britanniques, David Haines et Alan Henning, tous enlevés en Syrie.