Téhéran confirme l'arrestation de deux Français en Iran

Djibouti a annoncé à son tour mercredi la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, confronté à une grave crise diplomatique avec l'Arabie saoudite après l'exécution d'un dignitaire chiite saoudien - Mercredi 6 janvier 2016 - Photo d'illustration drapeau - AFP
Jeudi passé, Paris avait demandé leur "libération immédiate." Ce mardi, l'Iran a confirmé avoir arrêté deux ressortissants français qui auraient tenté selon les autorités de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d'enseignants, a rapporté la télévision d'Etat.
Destabilisation?
La télévision a diffusé des images de ces deux personnes, une femme et un homme âgés selon les autorités de 37 et 69 ans, depuis leur arrivée dans la République islamique le 28 avril jusqu'à leur arrestation le 7 mai.
"Le ministère des Renseignements a surveillé les deux personnes lors de réunions d'organisation et de coordination avec certaines personnes qui se considèrent comme des membres du syndicat des enseignants", a affirmé la télévision d'Etat, ajoutant qu'elles "tentaient de former une sorte de manifestation pour créer des troubles."
Dans un fichier audio diffusé par le média, une voix féminine, présentée comme celle de la ressortissante française arrêtée, affirme en anglais: "C'est une bataille pour obtenir la majorité des Iraniens". Et un homme, qui serait le second ressortissant arrêté, dit, également en anglais: "nous devrions construire un +package+ révolutionnaire".
Le ministère iranien des Renseignements avait annoncé le 11 mai l'arrestation de deux Européens accusés de chercher à "déstabiliser" le pays, sans préciser leur nationalité.
Le Quai d'Orsay mobilisé
Dans son communiqué de la semaine passée, le Quai d'Orsay avait assuré que "les autorités françaises sont pleinement mobilisées."
"Notre ambassadeur à Téhéran a effectué des démarches auprès des autorités iraniennes pour obtenir un accès consulaire à nos deux compatriotes et le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran à Paris a été convoqué au ministère de l’Europe et des affaires étrangères par le directeur général des affaires politiques et de sécurité", apprenait-on encore.
Moyen de pression pour Téhéran
L'Iran est secoué actuellement par des manifestations régulières de professeurs contre leurs conditions de travail. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés, entraînant d'autres manifestations pour leur libération.
Les autorités iraniennes retiennent prisonniers plusieurs ressortissants étrangers pour des motifs jugés politiques par les pays occidentaux qui considèrent que Téhéran s'en sert comme moyen de pression dans les négociations sur le dossier du nucléaire iranien ou pour desserrer l'étau des sanctions internationales.
Au début du mois, l'ONG Human Rights Watch a demandé la libération de près de 40 enseignants arrêtés lors des événements qui ont entouré les manifestations nationales du 1er mai.