Nucléaire iranien: Israël et l'Iran s'assurent de leurs soutiens

Le président iranien Hassan Rohani élu en juin dernier est connu pour sa politique d'ouverture. - -
Chacun sonde ses forces et soutiens mercredi alors que reprennent à Genève les négociations sur le programme nucléaire iranien. Un chassé-croisé diplomatique mondial sans précédent continue, mobilisant les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), pressées à la fermeté par Israël et appelées par l'Iran à ne pas manquer une rare opportunité de régler cette crise.
Israël et les Occidentaux accusent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de nucléaire civil, ce que ce pays dément. Un premier round de discussions s'était achevé le 9 novembre à Genève sans aboutir.
Les grandes puissances soucieuses de ne pas rater une chance
Benjamin Netanyahu, après s'être assuré du soutien de la France lors d'une visite du président François Hollande, s'envole mercredi en urgence pour Moscou pour y rencontrer le président Vladimir Poutine. Ce dernier, qui a eu une conversation téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani, avait évoqué "une chance réelle" de régler la question du nucléaire en Iran. Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Zeev Elkin a affirmé que son pays ne s'attendait pas à un changement radical de la position de Moscou.
Le président des Etats-Unis Barack Obama a dit mardi qu'il ne savait pas si les négociations de Genève aboutiraient à un accord intérimaire cette semaine, tout en enjoignant le Congrès américain à la souplesse. "Je ne sais pas si nous serons capables de parvenir à un accord cette semaine ou la semaine prochaine", a-t-il affirmé. Mais plus tôt, lors d'une rencontre de deux heures à la Maison Blanche, Barack Obama avait demandé à d'importants sénateurs américains de donner une chance aux pourparlers, et de ne pas voter un renforcement des sanctions existantes, comme certains l'envisagent.
Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé mardi le président Rohani, dans une démarche inédite depuis "plus d'une décennie", a annoncé Downing Street.
L'Iran "refuse toute discrimination"
De son côté Téhéran, principale concernée, annonce qu'elle défendra fermement ses droits nucléaires" et refusera "toute discrimination", a dit le président iranien Hassan Rohani au Premier ministre britannique David Cameron lors d'un entretien téléphonique dont le contenu était rapporté mercredi par l'agence Irna. "Tout comme l'Iran est déterminé à ce que ses activités nucléaires soient pacifiques, il défendra fermement ses droits nucléaires. Nous n'accepterons aucune discrimination dans ce domaine", a déclaré mardi Hassan Rohani.
La ligne est plus dur du côté du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei qui a de son côté a refusé mercredi tout recul sur les "droits nucléaires" de son pays. "J'insiste sur la consolidation des droits nucléaires de l'Iran", a déclaré Ali Khamenei devant 50.000 miliciens islamistes, dans un discours diffusé en direct par la télévision d'Etat.
Il a aussi rappelé que selon lui: "Les fondements du régime sioniste ont été affaiblis très fortement et il est voué à la disparition. Aucun phénomène imposé par la force ne peut durer".