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Iran

Iran: une députée démise de ses fonctions pour avoir serré la main à un homme

Les députés iraniens à téhéren, le 1er mars 2016

Les députés iraniens à téhéren, le 1er mars 2016 - Atta Kenare - AFP

La députée Minoo Khaleghi nie avoir serré la main d'un homme, mais cette accusation l'empêche désormais de siéger au parlement iranien.

Alors que l'Iran s'ouvre de plus en plus au tourisme et aux échanges, le pays reste très sévère sur la question des moeurs. En témoigne le cas de Minoo Khaleghi, une jeune femme fraîchement élue au parlement iranien, qui s'est vue disqualifiée par le Conseil des gardiens de la Constitution, pour avoir serré la main à un homme lors d'un déplacement à l'étranger, un acte illégal selon la loi islamique en vigueur en Iran, rapporte The Guardian.

Cette politicienne à tendance réformiste, qui est également une militante de la cause environnementale, a démenti cette accusation. D'après certaines sources, ses opposants politiques auraient obtenu des photos montrant une femme serrant la main d'un homme, vraisemblablement en Chine, ou se déplaçant sans se couvrir la tête. Mais l'authenticité des images n'a pas été prouvée.

Un député prend sa défense

Elue en février au parlement iranien, dans la circonscription d'Ispahan, Minoo Khaleghi avait été autorisée à briguer le mandat de députée, par le même Conseil des gardiens, qui avait approuvé sa candidature. Mais l'instance, composée de juristes et de religieux qui ne sont pas élus, est finalement revenue sur sa décision sans la justifier, explique le Guardian.

Les votes de la députée ont été annulés, et il lui est pour l'heure impossible de siéger. Certains responsables politiques ont pris sa défense, notamment le député Ali Motahari, qui a avancé que cette situation créait un dangereux précédent dans le pays. Selon lui, c'est au parlement et non au Conseil de trancher après qu'un député a été élu.

"Si elle a serré la main d'un homme à l'étranger, il ne va pas être facile de le prouver et d'ailleurs, ce n'est pas une faute de serrer la main d'un homme inconnu avec des gants", a-t-il déclaré à l'agence Isna.

14 femmes ont été élues au parlement iranien au mois de février sur un total de 290 postes. 69 sièges doivent encore être distribués lors d'un second tour des élections.

A. S. et A. D.