Iran: les danseurs de "Happy" libérés sous caution

Deux jeunes Iraniens "heureux" de danser sur les toits de Téhéran. - -
"Etre heureux en Iran est-il un crime?" La question se pose après que six Iraniens ont été arrêtés pour avoir "heurté la chasteté du public" en postant sur Internet leur version de la chanson "Happy" de Pharrell Williams.
Mercredi soir, plusieurs sources indiquaient qu'ils avaient été libérés sous caution.
La vidéo montre trois hommes et trois femmes, non voilées, chanter et danser dans les rues et sur les toits de Téhéran sur le tube du chanteur pop américain, repris mondialement par les internautes.
Soutien de Pharell Williams
La photographe de mode Reihane Taravati, qui faisait partie de ces jeunes, a confirmé cette libération. "Salut, je suis de retour", a-t-elle posté avec une photo d'elle sur le réseau social Instagram.
Reihane Taravati a par ailleurs remercié Pharell Williams pour avoir apporté publiquement son soutien aux six jeunes. "Il est plus que triste que ces enfants soient arrêtés pour avoir essayé de répandre la joie", a-t-il twitté.
It's beyond sad these kids were arrested for trying to spread happiness http://t.co/XV1VAAJeYI
— Pharrell Williams (@Pharrell) 21 Mai 2014
Colère des conservateurs
Les autorités iraniennes n'ont toutefois pas confirmé la remise en liberté des jeunes, et plusieurs sources proches des danseurs ont affirmé sur les réseaux sociaux que le réalisateur du clip était encore détenu.
Le lipdub a provoqué la colère des milieux conservateurs, estimant que les Iraniens, en particulier les jeunes, délaissent les valeurs islamiques pour se tourner vers un mode de vie plus occidental.
Tolérance du président iranien
Les informations à propos de leur libération sont intervenues alors que le groupe semble avoir obtenu le soutien du président Hassan Rohani, qui se trouve en Chine en visite officielle.
"Le bonheur est le droit de notre peuple. Nous ne devrions pas être trop durs face à des comportements causés par la joie", lit-on sur le compte Twitter @HassanRouhani qui appartiendrait à des proches conseillers du président, reprenant des propos de Rohani dans un discours en juin 2013 peu après son élection.
Ce religieux modéré avait fait campagne pour davantage de libertés culturelle et sociale dans la République islamique. Il a notamment demandé à la police de faire preuve de tolérance au sujet du voile.
"#Happiness is our people's right. We shouldn't be too hard on behaviors caused by joy." 29/6/2013
— Hassan Rouhani (@HassanRouhani) 21 Mai 2014