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Moyen-Orient

Ces Saoudiennes qui se mettent à la pole dance

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Alors que le royaume est régulièrement épinglé par des ONG pour de graves violations des droits humains, certaines femmes entendent montrer que la pole dance est avant tout une activité sportive.

Ce sont des scènes qui peuvent paraître étonnantes en Arabie saoudite. Pourtant, à Riyad, au moins trois salles de sport proposent aujourd'hui des cours de pole dance. "Il y a cinq à dix ans, nous n'y aurions jamais songé. On se limitait à chercher un endroit pour faire du yoga ou des choses très faciles", explique May al-Youssef, propriétaire d'un studio de pole dance dans la capitale saoudienne.

Montrer les exigences physiques et sportives de la pole dance

Ces dernières années, les autorités cherchent néanmoins à ouvrir davantage la société pour adoucir son image à l'international et auprès de sa propre jeunesse, en dépit d'une répression politique féroce qui cible notamment les militantes féministes. Et cela passe notamment par le sport.

"Quand j'ai dit à mes parents (que je voulais commencer la pole dance), ils étaient totalement contre", confie Nada, une Saoudienne de 28 ans.

L'objectif pour ces femmes est de casser les clichés sur cette pratique et, par dessus tout, montrer les exigences physiques et sportives de la pole dance. "Après quelques leçons, je leur ai montré les vidéos (...) et maintenant, ils ont compris que ce n'était pas si facile", poursuivi Nada.

Bien-être et confiance en soi

La jeune femme raconte également que si ses amies et collègues considéraient au début "que c'était mal", elles veulent aujourd'hui également essayer la pole dance.

"J'ai l'impression qu'il y a plus d'intérêt pour la pole dance parce que c'est quelque chose de nouveau que les filles aiment essayer", explique May al-Youssef.

Pendant de nombreuses années, les restrictions sur ce que les Saoudiennes pouvaient porter ou ce qu'elles pouvaient faire ont drastiquement limité leurs possibilités d'activité physique.

"Au début, il y avait un problème dû au faible nombre d'entraîneurs. Nous avons dû faire plusieurs sessions pour former certains coachs, afin d'en avoir qui puissent en former d'autres", ajoute May al-Youssef.

Ce que pointent ces femmes, c'est le bien-être qu'apporte ce sport, notamment dans le rapport au corps, et surtout, la confiance en soi. L'Arabie saoudite est néanmoins régulièrement épinglée par des ONG pour de graves violations des droits humains, notamment la répression contre des militantes féministes.

Angèle Chatelier avec Salomé Robles avec AFP