Libéré de Turquie, Mathias Depardon évoque "un marathon psychologique"

Le photojournaliste Mathias Depardon à son arrivée en France le 9 juin 2017 après avoir été détenu un mois en Turquie - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon a été interpellé le 8 mai dernier à Hasankeyf, dans le sud-est de la Turquie, alors qu'il effectuait un reportage sur l'eau pour le magazine National Geographic. Motif de son arrestation : "propagande du terrorisme" selon les autorités turques qui ont alors reproché au reporter, outre le fait de travailler sans carte de presse, le fait d'avoir posté sur son compte Instagram une image datant de 2014 mettant en scène des combattantes kurdes en tenues de combat.
Quelques jours après sa libération, le 9 juin, Mathias Depardon est revenu, mardi matin sur Europe 1, sur ses conditions de détention. S'il raconte avoir vécu dans des conditions "relativement bonnes", le photojournaliste, très "isolé", a évoqué un "marathon psychologique". "C'est là que ça a été le plus dur psychologiquement au delà de ne pas savoir quand je serai libéré", a-t-il déclaré.
Interrogé sur les raisons de son arrestation, Mathias Depardon reproche aux autorités turques une véritable "chasse aux médias".
"D’après moi, il s'agit d'envoyer un message au sein de la presse, au sein des journalistes travaillant en Turquie et notamment dans le sud-est du pays. Il est très difficile d'y travailler aujourd'hui. Depuis un an et demi et la répression que le gouvernement turc a entamé envers le PKK, il est très difficile d'y avoir accès", a-t-il expliqué.