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Explosion d'un camion citerne au Liban: un nouveau bilan fait état d'au moins 28 morts

Un soldat libanais devant une station-service, à Beyrouth le 14 août 2021

Un soldat libanais devant une station-service, à Beyrouth le 14 août 2021 - ANWAR AMRO © 2019 AFP

L’origine de l’explosion est pour le moment inconnue. Elle intervient alors que l’armée a été déployée dans des stations-service dans le pays, en raison de la pénurie de carburant.

Au moins 28 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche par l'explosion d'un camion-citerne au Liban, à Akkar, dans le nord du pays, selon un nouveau bilan communiqué à l'AFP par le ministère de la Santé. Un premier bilan de cette explosion faisait état de 20 morts.

D'après la Croix-Rouge sur Twitter, au moins 79 personnes ont par ailleurs été blessées et transportées vers les hôpitaux de la région.

Un camion-citerne confisqué par l'armée

L'agence nationale d'information (ANI, officielle) a indiqué qu'un camion-citerne que l'armée avait confisqué avait explosé, après des heurts entre des résidents qui s'étaient attroupés autour pour se procurer de l'essence. L'armée n'était pas présente sur les lieux quand l'explosion s'est produite, a-t-elle ajouté.

Au moins sept corps et des dizaines de personnes brûlées ont été amenés dans un hôpital d'Akkar, a indiqué un employé, Yassine Metlej.

"Les corps sont si carbonisés qu'on ne peut pas les identifier", a-t-il dit à l'AFP. "Certains n'ont plus de visage, d'autres plus de bras". L'hôpital a dû refuser la plupart des blessés car il n'est pas équipé pour soigner les grands brûlés. Certains ont été emmenés à 25 km de là à l'hôpital Al-Salam à Tripoli, le seul équipé dans la région pour prendre en charge les brûlés.

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a comparé l'explosion à celle qui a ravagé le port de Beyrouth il y a un an, tuant plus de 200 personnes et détruisant des pans entiers de la capitale.

"Le massacre du Akkar n'est pas différent du massacre du port", a-t-il écrit sur Twitter. "Si ce pays respectait son peuple, ses responsables démissionneraient, du président jusqu'à la toute dernière personne responsable de cette négligence", a-t-il ajouté.

Pénuries de carburants

Le Liban traverse depuis fin 2019 l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale, et connaît d'importantes pénuries de carburants qui affectent l'approvisionnement en biens de première nécessité.

Des queues interminables se sont formées samedi devant des stations d'essence tandis que des camions de distribution de carburant étaient pris d'assaut par des citoyens en colère, selon des médias locaux. Certaines stations-service ont fermé pour conserver du stock de carburant en attendant une nouvelle hausse des prix.

Des soldats déployés en masse aux stations d'essence ont imposé en début d'après-midi l'ouverture de plusieurs d'entre elles au nord de Beyrouth et ailleurs. Les forces de sécurité intérieures (FSI) ont aussi affirmé avoir saisi des milliers de litres d'essence et de diesel stockés dans une station-service.

F.R. avec AFP