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Les manoeuvres en mer Jaune exacerbent la tension entre Corées

Navire de guerre sud-coréen au large de l'île de Yeonpyeong. Trois jours après ses tirs d'artillerie sur l'île sud-coréenne, la Corée du Nord a averti vendredi que les manoeuvres conjointes du Sud et des Etats-Unis en mer Jaune poussaient un peu plus la p

Navire de guerre sud-coréen au large de l'île de Yeonpyeong. Trois jours après ses tirs d'artillerie sur l'île sud-coréenne, la Corée du Nord a averti vendredi que les manoeuvres conjointes du Sud et des Etats-Unis en mer Jaune poussaient un peu plus la p - -

par Jeremy Laurence et Danbee Moon PAJU, Corée du Sud (Reuters) - Trois jours après ses tirs d'artillerie sur l'île de Yeonpyeong, la Corée du Nord...

par Jeremy Laurence et Danbee Moon

PAJU, Corée du Sud (Reuters) - Trois jours après ses tirs d'artillerie sur l'île de Yeonpyeong, la Corée du Nord a averti vendredi que les manoeuvres conjointes du Sud et des Etats-Unis en mer Jaune poussaient un peu plus la péninsule au bord de l'affrontement armé.

Les exercices militaires, auxquels participe le porte-avions à propulsion nucléaire USS George-Washington, doivent débuter dimanche et s'étendre sur quatre jours. Ils étaient programmés avant l'accrochage qui a causé la mort de deux civils et deux militaires sud-coréens.

Pyongyang a fustigé "un projet insensé mené par des éléments belliqueux" qui ne fera que "pousser un peu plus la région au bord de l'affrontement armé", rapporte l'agence officielle KCNA.

Cette rhétorique est habituelle de la part de la Corée du Nord, mais prend un autre relief depuis le bombardement de mardi, le plus lourd subi par la Corée du Sud depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.

Le président Lee Myung-bak a parallèlement nommé son conseiller à la sécurité, Lee Hee-won, au poste de ministre de la Défense.

Il remplace Kim Tae-young, dont la réaction a été jugée trop lente face aux tirs d'artillerie nord-coréens sur l'île sud-coréenne, près de la frontière maritime des deux pays en mer Jaune. L'armée sud-coréenne a répliqué 13 minutes après les tirs adverses, sans qu'on puisse connaître l'impact de cette riposte.

"IL FAUT SE VENGER"

Plusieurs centaines d'anciens militaires sud-coréens ont manifesté dans la ville-frontière de Paju vendredi, accusant le gouvernement de faiblesse.

"Il faut se venger de cette bande de fous furieux. Il faut qu'on leur montre qu'on ne joue pas avec la Corée du Sud", a déclaré Kim Byeong-su, président d'une association d'ex-marines.

Lee Hee-won est un militaire de carrière qui prône une armée "intelligente", capable d'anticiper et de réagir vite face au comportement jugé imprévisible de son voisin du Nord.

La presse le décrit comme un officier chevronné en matière d'opérations et bien au fait de la coopération avec les Etats-Unis, principal allé de Séoul.

La Corée du Sud a prévenu qu'elle entendait profiter de ces manoeuvres navales pour envoyer un message clair à sa voisine.

La Chine, sollicitée pour apaiser les tensions sur la péninsule coréenne en raison de ses liens étroits avec Pyongyang, estime pour sa part que ces manoeuvres sont de nature à menacer sa sécurité et la stabilité régionale.

Hong Lei, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a dit avoir transmis aux Américains les préoccupations de Pékin à ce sujet. Le président Barack Obama devrait s'entretenir de la situation dans les jours qui viennent avec son homologue chinois Hu Jintao, a fait savoir la Maison blanche.

Hong Lei a déclaré que la reprise des négociations à six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord devait constituer un ordre du jour prioritaire.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français