Les demandes d’asile politique diminuent en France

François Fillon, dans le cadre des négociations autour de la libération d'Ingrid Bétancourt, a proposé d'offrir l'asile politique à des prisonniers Farcs libérés. L'occasion de se pencher sur cette procédure, dont les demandes en France ont diminué de 9.7 % en 2007.
Pour la quatrième année consécutive, les chiffres baissent. La France, qui jusqu'en 2006 était la première destination des demandeurs d'asile en Europe, passe au 2ème rang, derrière la Suède. Dans ce pays, les demandes d'asile ont augmenté de près de 50 %.
La France s'inscrit dans une tendance globale, européenne : depuis les attentats de septembre 2001, les frontières sont davantage surveillées. Et les filières sont de plus en plus coûteuses : un congolais qui veut rejoindre la France doit trouver 5000 dollars. Deuxième explication, la France accueuille très peu d'irakiens alors qu'en 2007, 18 000 irakiens fuyant leur pays ont demandé l'asile en Suède et seulement 150 en France. Pour des associations de défense du droit d'asile, la France se désintéresse du sort des irakiens. D'autres mettent en avant une raison historique : en Suède, les communautés irakiennes chrétiennes sont nombreuses, installées depuis des années. Et les irakiens qui demandent l'asile privilégient cette destination.
La Grèce, elle, enregistre une hausse de 117.9% des demandes d'asile. Pour Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile, si ce chiffre explose en Grèce alors qu'il diminue en France, c'est parce qu'il « y a un règlement qui prévoit que l'Etat responsable de la demande d'asile est le premier pays par lequel le demandeur a pénétré le territoire de l'Union Européenne. Donc, quelqu'un qui arrive d'Afghanistan a toutes les chances d'être passé par un autre pays européen, en règle générale la Grèce, avant de venir en France. Ainsi, beaucoup de ces demandeurs sont priés de rejoindre la Grèce ».