Le Français Paul-Henri Nargeolet, expert du Titanic, se trouve à bord du sous-marin disparu

Le submersible touristique Titan, disparu depuis dimanche au large des côtes nord-américaines, compte bien à son bord le Français Paul-Henri Nargeolet. Un ancien officier de marine et directeur du programme de recherche sous-marine pour la société américaine RMS Titanic Inc.  

Parmi les cinq disparus, un Français. Depuis dimanche, le sous-marin touristique Titan ne répond plus. L'engin mis à flot par la société OceanGate Expeditions a disparu alors qu'il partait explorer l'épave du célèbre Titanic. Comme confirmé par sa famille à BFMTV, le Français installé au Connecticut, Paul-Henri Nargeolet, est bien à bord de l'appareil.

Un expert du Titanic

L'ancien marin de 77 ans est très familier de ces eaux. Cet ancien officier de la Marine nationale est aujourd'hui le directeur du programme de recherches sous-marines sur l'épave du Titanic. Il est employé par la société américaine RMS Titanic Inc, propriétaire de la carcasse métallique.

Titanic : les dangers du tourisme sous-marin

16:06

Paul-Henri Nargeolet a effectué une trentaine de plongées sur l'épave au cours de huit expéditions, et a supervisé la remontée de 5000 objets. Une expertise et une expérience qui l'ont rendu au fait des dangers:

"Lorsque vous êtes en eau très profonde, vous êtes mort avant de vous rendre compte que quelque chose se passe", confiait-il en 2019 à l'Irish Examiner.

Le pilote était d'ailleurs très familier de la machine dont il vantait les qualités technologiques à la Cité de la Mer, à Cherbourg. Il avait déjà embarqué en son sein pour étudier l'épave, notamment à l'été 2021.

"Monsieur Titanic"

Son amour pour la célèbre épave, Paul-Henri Nargeolet l'a conté dans son livre Les profondeurs du Titanic (éditions Harper Collins). À l'occasion d'un portrait publié dans Le Monde, le spécialiste a décroché un titre de "Monsieur Titanic", un intitulé repris ces dernières heures dans la presse du monde.

Au moment de la sortie de ce livre, le spécialiste avait accordé une interview au Telegraph. Il y confiait sa fascination et un certain goût du risque:

"Vous restez au fond pendant quatre, cinq, six, sept ou huit heures, ce qui est le plus long. Et même là, vous n'avez pas vraiment envie de remonter. Parfois, je vais jusqu'au bout des batteries, et parfois même plus. Je me suis d'ailleurs fait sermonner plusieurs fois pour cela".

Comme les quatre autres occupants du sous-marin Titan, le sort de Paul-Henri Nargeolet est pour l'instant inconnu. Une opération de secours a été enclenchée par les autorités nord-américaines, sans succès pour l'instant.

Tom Kerkour