La voiture d'une Saoudienne incendiée après l'autorisation de conduire pour les femmes

Une femme saoudienne au volant - Amer HILABI / AFP
Salma al-Chérif, une caissière de 31 ans qui vit près de la ville sainte de La Mecque (ouest), a déclaré aux médias locaux que sa voiture avait été délibérément incendiée plus tôt cette semaine par des hommes "opposés au droit de la femme de conduire".
Le 24 juin, les femmes ont pris le volant en Arabie saoudite après des décennies d'interdiction dans ce royaume ultra-conservateur.
"L'incident fait l'objet d'une enquête de la part des agents de sécurité", a déclaré la police de La Mecque dans un communiqué publié mardi soir. "Nous recherchons les coupables", a-t-elle indiqué.
Mme Chérif a dit avoir été victime de violence de la part d'hommes de son quartier peu après avoir commencé à conduire.
"La moitié de mon salaire de 4.000 riyals (1.067 dollars) était versé à un chauffeur qui m'emmenait à mon lieu de travail et conduisait mes parents âgés", a-t-elle indiqué au quotidien progouvernemental Okaz."Mais dès le premier jour où j'ai pris le volant j'ai été insulté par des hommes", a-t-elle ajouté.
Une avancée pour les droits des femmes saoudiennes
Cette interdiction était défendue depuis des décennies par les religieux conservateurs qui affirmaient que la femme n'était pas capable de conduire pour diverses raisons notamment parce que, selon eux, elle est moins intelligente que l'homme.
Mme Chérif a reçu un large soutien de la part de Saoudiens sur les réseaux sociaux qui reproduisent des photos de son véhicule en flammes en dénonçant un "acte terroriste".
Quelque 120.000 femmes ont demandé un permis de conduire, selon le ministère de l'Intérieur, mais on ne sait pas exactement combien ont été délivrés.
Pour l'instant, les femmes qui conduisent semblent être celles qui ont échangé des permis étrangers contre des saoudiens.