L'avocat de Salah Abdeslam: "Il va falloir établir si cette ceinture était techniquement en état d’exploser"

Sven Mary le 7 avril 2016. - JOHN THYS / AFP
Sven Mary, l’avocat de Salah Abdeslam, poursuivi dans le cadre des attentats de Saint-Denis et soupçonné dans celui de la fusillade de Forest deux jours avant son arrestation, s’est exprimé dans la presse belge ces deux derniers jours. Sur les ondes de Bel RTL, il a d’abord évoqué l’état moral de son client: "Il est soulagé après avoir vécu plusieurs mois en cavale. Mais son état d’esprit c'est de se tourner vers un retour en France. C’est le cœur du problème dans son dossier et il a envie de s’expliquer."
Salah Abdeslam, qui est toujours placé sous mandat d’arrêt belge, sera d’ailleurs remis aux autorités françaises de manière imminente mais son défenseur ne s’est pas avancé quant à une date éventuelle.
Sven Mary a également donné des éclairages sur le sujet qui retient l’attention des Belges depuis un mois: Abdeslam aurait-il pu aider à empêcher les attentats du 22 mars à Bruxelles s’il avait collaboré en ce sens avec les enquêteurs? Sven Mary est resté prudent mais a indiqué qu’ "en tout cas, on ne lui avait pas posé les questions".
"L'intrusion dans la vie privée va très loin aujourd'hui"
Sven Mary est revenu sur le dossier de son client sur le site L’Echo où il envisage les axes de défense. "Il y a beaucoup de paramètres. Déjà, le retrait volontaire de la ceinture explosive. Il va falloir établir si cette ceinture qu’il a volontairement retirée était techniquement et objectivement en état d’exploser et de fonctionner", questionne l'avocat. "D’autre part, il n’était pas sur les autres lieux des attentats de Paris, que ce soit le Bataclan ou Saint-Denis".
Il a aussi donné son point de vue sur la situation politique belge où une réforme des polices est envisagée. L’avocat s’inquiète pour la sauvegarde des libertés individuelles dans ce contexte troublé: "On est en train, dans ce pays, de réformer dans un climat de peur. (…) Les droits et les libertés qu’on met sur le côté aujourd’hui, il ne faut pas se faire d’illusion, on ne pourra jamais les récupérer. L’intrusion dans la vie privée va très, très loin aujourd’hui."