L'assaillant de Salman Rushdie en 2022 reconnu coupable de tentative de meurtre

Salman Rushdie le 18 mai 2023 à New York - Jamie McCarthy / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
L'Américano-Libanais de 23 ans qui avait agressé au couteau en 2022 l'écrivain Salman Rushdie, symbole de la liberté d'expression, a été reconnu coupable vendredi de tentative de meurtre par un jury américain après deux semaines de procès.
Hadi Matar, qui a grandi aux Etats-Unis, a été "reconnu coupable" des deux crimes pour lesquels il était poursuivi au tribunal de Mayville, dans le nord de l'Etat de New York, à savoir tentative de meurtre et agression, a annoncé un porte-parole de la juridiction dans un courriel.
Une agression lors d'une conférence
La peine à laquelle il doit être condamné sera annoncée dimanche matin, selon une information de même source, alors qu'Hadi Matar, qui a toujours plaidé non coupable dans cette affaire, encourt pour ces faits respectivement 25 et sept années de prison.
Il avait, le 12 août 2022, lardé de coups de couteau l'auteur des Versets sataniques - ouvrage qui avait valu il y a plus de trente ans à Salman Rushdie une fatwa de l'Iran, qui le jugeait blasphématoire -, dans une attaque après laquelle l'écrivain américano-britannique a perdu l'usage de son oeil droit.
L'écrivain Américano-Britannique de 77 ans, né en Inde, a été agressé à l'été 2022 devant près d'un millier de personnes lors d'une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans une paisible région frontalière du Canada.
A la barre du tribunal de Mayville, où il s'est présenté la semaine dernière avec son oeil droit caché derrière un verre teinté, il a notamment raconté s'être vu "mourir" lors de cette attaque.
Passé "tout près" de tuer l'écrivain
Il en avait déjà fait le récit dans un livre, Le couteau. Hadi Matar est passé "tout près" de tuer Salman Rushdie, avait pour sa part affirmé à l'ouverture du procès le procureur Jason Schmidt. L'auteur des faits avait été arrêté dans la foulée.
Quelques jours après l'agression, il avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été "surpris" que Salman Rushdie ait survécu.
Il n'avait pas dit, en revanche, s'il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l'ayatollah Khomeini, à la tête de l'Iran à l'époque, mais a souligné qu'il ne "(l'aimait) pas" et lui reprochait d'avoir "attaqué l'islam".
Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour "acte de terrorisme au nom du Hezbollah", le mouvement chiite libanais soutenu par l'Iran. Téhéran a nié toute implication. Henry Reese, cofondateur de "Pittsburgh Ville Refuge", un projet d'aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé dans l'agression.