BFMTV
International

L'armée tente de remettre l'Egypte en ordre de marche

Le trafic a peu à peu repris dimanche au milieu de la foule place Tahrir, dans le centre du Caire. L'armée égyptienne s'emploie à affirmer son autorité sur le pays après la chute d'Hosni Moubarak et elle devrait ce lundi interdire de fait les grèves et ad

Le trafic a peu à peu repris dimanche au milieu de la foule place Tahrir, dans le centre du Caire. L'armée égyptienne s'emploie à affirmer son autorité sur le pays après la chute d'Hosni Moubarak et elle devrait ce lundi interdire de fait les grèves et ad - -

par Andrew Hammond et Tom Perry LE CAIRE (Reuters) - L'armée égyptienne s'emploie à affirmer son autorité sur le pays après la chute d'Hosni...

par Andrew Hammond et Tom Perry

LE CAIRE (Reuters) - L'armée égyptienne s'emploie à affirmer son autorité sur le pays après la chute d'Hosni Moubarak et elle devrait ce lundi interdire de fait les grèves et adresser une mise en garde contre les risques de "chaos et de désordre".

Le Conseil suprême des forces armées, qui a pris les rênes du pays après le départ d'Hosni Moubarak vendredi, a annoncé dimanche la suspension de la Constitution et la dissolution du parlement.

Sans fournir de calendrier précis, il a ajouté qu'il ne resterait au pouvoir que six mois ou jusqu'à la tenue d'élections législatives et présidentielle.

Il a aussi annoncé la formation d'une commission chargée d'amender la constitution et dont les conclusions seront soumises à référendum.

Ces annonces ont été plutôt bien accueillies par ceux qui ont renversé Hosni Moubarak après 18 jours de manifestations.

Les militaires n'ont toutefois pas précisé la place qu'ils réserveraient aux civils dans ce processus censé aboutir à l'instauration d'un régime démocratique.

Nommé par Hosni Moubarak durant la crise, le gouvernement va continuer à gérer les affaires courantes et soumettra ses décisions au conseil suprême des forces armées.

La priorité des militaires semble être de rétablir l'ordre et de relancer l'activité économique du pays, que les touristes ont fui durant les troubles.

CONTESTATION SOCIALE

De source militaire, on a déclaré que le conseil suprême des forces armées allait publier lundi un décret interdisant les réunions syndicales et corporatives, ce qui revient de fait à interdire les manifestations à caractère social. Il va aussi inviter les Egyptiens à reprendre le travail.

Le vent de contestation souffle en effet aussi sur le terrain social désormais.

Des employés du vaste secteur public exigent une revalorisation de leurs maigres salaires et de meilleures conditions de travail.

Des institutions financières du Caire jusqu'au port d'Alexandrie, de nombreux employés se sont mis en grève dimanche, premier jour ouvré de l'après-Moubarak, ce qui a contraint la Banque centrale égyptienne à décréter lundi jour chômé, alors que mardi est déjà un jour férié.

Une mise en garde va aussi être adressée lundi aux fauteurs de "chaos et de désordre", a-t-on dit de même source militaire, même si l'armée reconnaît le droit de manifester politiquement.

Des heurts ont opposé dimanche l'armée à des manifestants continuant d'occuper la place Tahrir, coeur de la contestation depuis le 25 janvier en plein centre du Caire. Les militaires souhaitaient rétablir la circulation sur ce grand carrefour.

Quelques manifestants persistent à camper sur la place tant que leurs revendications en faveur de l'instauration d'un régime démocratique n'ont pas été exaucées.

Une grande "marche de la victoire" est prévue vendredi.

Nicole Dupont et Bertrand Boucey pour le service français