L'armée irakienne s'apprête à reprendre Fallouja à l'EI...et veut foncer sur Mossoul

L'armée irakienne patrouille à Fallouja le 18 juin 2016 - STRINGER - AFP
Le 18 juin, les forces irakiennes s'efforçaient de déloger les combattants de l'Etat islamique (EI) de leurs dernières poches de résistance dans leur bastion de Fallouja, dont la perte marquerait l'un des plus importants revers infligés aux djihadistes en Irak depuis plus de deux ans.
Fallouja, bien sûr, n'a pas été encore entièrement reconquise. Cependant, ce siège constitue la dernière en date des batailles perdues par l'EI qui a vu se rétrécir sensiblement ces derniers mois son "califat" proclamé il y a deux ans sur les territoires occupés en Irak et en Syrie.
Déloger l'EI, un travail de longue haleine
Au lendemain de la prise du centre de Fallouja et du principal QG gouvernemental sur lequel elles ont hissé le drapeau national, les forces d'élite irakiennes "continuent d'avancer pour libérer les quartiers nord" de la ville, où se sont redéployés les djihadistes, selon le commandant Abdelwahab Saadi.
Les forces de police ratissaient pour leur part les quartiers ouest, déjà reconquis, à la recherche de djihadistes et d'explosifs, a ajouté le commandant de cette offensive pour reprendre Fallouja lancée le 23 mai avec le soutien aérien crucial de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
La veille, le Premier ministre irakien, Haider Al-Abadi avait affirmé que les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS) et les autres unités militaires avaient quasiment repris Fallouja, "à l'exception d'une petite part", après s'être heurtées à une résistance limitée de l'EI.
Un exode massif et infiltré par Daech
Là où le bât blesse en revanche c'est que, selon des responsables de la sécurité, de nombreux membres de l'EI ont réussi à fuir en se fondant parmi les civils sortis de la ville ces derniers jours.
Il faut dire que l'exode a été aussi rapide que massif. D'après, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une ONG visant à protéger les populations déplacées, le retrait de l'EI de Fallouja a entraîné un exode massif avec la sortie de quelque 20.000 civils de la ville en seulement quelques heures le 17 juin.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent d'ailleurs des centaines de personnes traversant à la nage l'Euphrate pour se réfugier dans un lieu sûr.
Le NRC s'est dit inquiet de la situation des civils restés à Fallouja qui seraient les plus vulnérables (femmes enceintes, vieillards, personnes handicapées), sans pouvoir préciser leur nombre.
Depuis plusieurs jours, les ONG alertaient sur la crise humanitaire créée dans et autour de Fallouja où des camps ont été installés pour les déplacés.
Objectif: Mossoul
L'EI s'est emparé de Fallouja, ville de la grande province d'Al-Anbar, en janvier 2014, cinq mois avant son offensive fulgurante en Irak qui lui avait permis de prendre le contrôle d'autres régions dont Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dans le nord du pays.
Et la grande cité du nord est le prochain objectif pour les troupes irakiennes. Revigorées par leur percée à Fallouja, à 50 km à l'ouest de Bagdad, les forces armées ont ainsi repris leurs opérations autour de Mossoul, le dernier grand bastion de l'EI en Irak, que le Premier ministre Haider al-Abadi a promis de "libérer très prochainement".