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Hollande sur l'Europe : « Faire des économies, oui ! Affaiblir l'économie, non »

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A deux jours du sommet de Bruxelles, François Hollande a prononcé mardi matin à Strasbourg son premier grand discours européen, appelant ses partenaires à ne pas réclamer de coupes trop importantes dans le budget européen, et plaidant pour une sécurisation des cours de l'euro.

A deux jours du sommet de Bruxelles, François Hollande a prononcé mardi matin à Strasbourg son premier grand discours européen. Le chef de l'Etat a notamment exhorté ses partenaires des 27 à ne pas réclamer de coupes trop importantes dans le budget européen 2014-2020, ce qui risquerait, selon lui, de compromettre les chances de compromis jeudi et vendredi au sommet de Bruxelles.
« Un compromis est possible mais il doit être raisonnable et donc il va falloir raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qu'il est possible d'accepter, a prévenu le président français devant le Parlement européen de Strasbourg. Pour l'avenir, de véritables ressources propres seront indispensables, sinon c'est la construction européenne qui se trouvera remise en cause ».

Attention à l'euro (trop) fort

François Hollande a également plaidé pour que l'Europe se dote d'une véritable politique de change afin de stabiliser le cours de l'euro, actuellement soumis à de fortes oscillations sur les marchés. « L'Europe laisse sa monnaie, l'euro, vulnérable à des évolutions irrationnelles dans un sens ou dans un autre, a regretté le président qui s'exprimait pour la première fois de son mandat devant les députés européens. Une zone monétaire doit avoir une politique de change ». Ou alors l'économie européenne pourrait à nouveau se retrouver en danger.
L'euro s'est fortement apprécié ces derniers jours par rapport au dollar et aux autres grandes devises mondiales, provoquant des inquiétudes dans les milieux industriels français, alors que l'économie française s'oriente vers une croissance très faible en 2013. Un euro trop fort déséquibrerait la balance commerciale de la France en pénalisant ses exportations.
Or l'Allemagne, soucieuse de l'indépendance de la Banque centrale européenne, refuse tout interventionnisme en matière de politique de change. Il faut dire que ses exportations ne semblent pas souffrir du haut niveau de l'euro.

Pour Hollande, l'Europe défend mal ses intérêts économiques

François Hollande, dont l'ambition affichée est de relancer la croissance en Europe, a jugé que le moment était venu de « lancer le grand chantier de la réforme de la politique économique et monétaire » de l'Union européenne.
Pour le président français, l'Europe défend mal ses intérêts économiques : « L'Europe, elle s'honore d'avoir un grand marché mais elle le défend mal face aux concurrences déloyales ».

Alexandre Le Mer avec agences