Hollande : « La France n'a pas vocation à rester au Mali »

En déplacement mardi 15 janvier dans les Emirats Arabes Unis, François Hollande a rappelé que la France n'avait pas vocation à rester éternellement au Mali. - -
On ne sait pas combien de temps les militaires français resteront au Mali, mais ils ne resteront pas éternellement. François Hollande, qui s'exprimait à l'occasion d'une visite aux Emirats Arabes Unis, a répété que l'armée française n'avait « pas vocation à rester au Mali », alors que des interrogations se font jour en France sur la durée de la mission Serval. « Nous avons en revanche un objectif, c'est de faire en sorte que lorsque nous partirons, il y ait une sécurité au Mali, des autorités légitimes, un processus électoral et plus de terroristes qui menacent l'intégrité du Mali », a-t-il déclaré. « Ce sont les Africains qui vont y contribuer et la France aura été l'élément déclenchant, l'élément décisif, mais pas l'élément permanent », a-t-il souligné.
La France a d'ores et déjà déployé quelque 750 militaires sur le sol malien et devrait porter leur nombre à 2 500, selon le ministère de la Défense.
« La France est là où elle devait être »
François Hollande a de nouveau expliqué mardi sa décision de s'engager dans ce conflit où aucune autre puissance occidentale ne compte pour l'instant la suivre. Il a assuré que son initiative n'était pas guidée par des considérations intérieures, alors que sa cote de popularité décline. « J'ai fait en sorte que la France puisse être là où elle devait être et je ne me suis pas posé d'autres questions. Ni par rapport au moment, ni par rapport à l'opinion, ni par rapport à la circonstance intérieure », a-t-il dit. « La seule question à laquelle j'ai répondu, c'est "qu'est-ce que devait faire la France dans cet instant ?" », a-t-il ajouté, alors qu'une majorité de Français l'approuvent sur ce dossier. Il a récusé l'idée que la France demeurerait « le gendarme de l'Afrique ». « La France ne peut venir que lorsqu'elle est appelée », a dit le président, qui a plaidé lors d'un récent voyage à Dakar pour la fin de la "Françafrique" héritée du colonialisme.
« Détruire » les terroristes
Le chef de l'Etat a également dit avoir pensé aux huit Français otages d'islamistes en Afrique, estimant que « la seule solution » était d'agir, « y compris pour leur libération ». « Ceux qui les ont capturés, détenus, doivent réfléchir. Il est encore temps de les rendre à leurs familles », a-t-il ajouté.
A la question de savoir quel sort il entendait réserver aux « terroristes », François Hollande a répondu : « Les détruire, les faire prisonniers si c'est possible, et faire en sorte qu'ils ne peuvent plus nuire à l'avenir ». « Ces terroristes, s'ils veulent ne plus terroriser, ils n'ont qu'à abandonner leurs armes et quitter le territoire malien car beaucoup sont extérieurs au Mali ».
Dès son arrivée à Abou Dhabi, François Hollande a fait savoir que la France avait procédé à de nouvelles frappes aériennes au Mali et qu'elle poursuivrait le renforcement de son dispositif sur place jusqu'au déploiement de la force africaine, qui va prendre « une bonne semaine ». Exprimant sa volonté d'épargner la population civile, il a assuré que les frappes françaises étaient « parfaitement ciblées, au mètre près ».
Interrogé sur la situation dans l'ouest du Mali, où les rebelles ont pris lundi la ville de Diabaly, François Hollande a répondu : « Les terroristes n'ont pas conquis cette ville mais se sont réfugiés dedans pour se protéger ».