Guerre en Ukraine: les prorusses de la région de Kherson veulent demander à Poutine une annexion

Vladimir Poutine le 9 mai 2022 à Moscou pour le discours du jour de la Victoire - Mikhail METZEL / SPUTNIK / AFP
Les autorités installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson ont indiqué ce mercredi vouloir demander à Vladimir Poutine une annexion, dernier signe en date que la Russie compte bien conquérir des terres ukrainiennes.
"Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la Fédération de Russie", a dit aux agences russes Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration militaro-civile de Kherson, région prise par l'armée russe au début de l'offensive déclenchée par Moscou en février contre l'Ukraine.
"Toute la base juridique (...) sera prête avant la fin de l'année", a-t-il dit, ajoutant que, comme la communauté internationale n'avait pas reconnu le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie de 2014, la région de Kherson n'organisera pas de scrutin.
"L'armée ukrainienne libèrera Kherson"
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi mercredi à l'idée de l'annexion en jugeant "que c'est aux habitants de la région de Kherson de décider si un appel doit être adressé" à Vladimir Poutine. "C'est une question qui doit être clairement et précisément analysée par les juristes", a-t-il ajouté.
Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak a réagi avec sarcasme: "Les occupants peuvent toujours demander l'union, même avec Mars ou Jupiter, mais l'armée ukrainienne libèrera Kherson".
La région de Kherson, située juste au nord de la Crimée annexée par Moscou, est essentielle pour approvisionner la péninsule en eau. Sa conquête permet aussi de constituer un pont terrestre reliant la Crimée, la région séparatiste pro-russe de Donetsk et le territoire russe.
Sa prise devait aussi permettre à Moscou de se lancer à l'assaut du grand port d'Odessa, au sud-ouest de l'Ukraine, sans succès jusqu'ici, ainsi que vers le nord en direction des villes de Zaporijjia et Dnipro.
Selon les autorités ukrainiennes, 45% des 300.000 habitants de la ville de Kherson ont fui depuis fin février, et environ 20% de la population de la région estimée à un million d'habitants.