"On m'a coupé la ligne": le chef de Wagner affirme que le Kremlin ne communique plus avec lui

Evgueni Prigojine s'affichant le 3 mars 2023 en Ukraine. - AFP PHOTO / Telegram channel @concordgroup_official / AFP
Les relations entre Evgueni Prigojine, le militant ultranationaliste à la tête de la milice privée Wagner, et l'État russe sont décidément des plus chaotiques. Jusqu'ici, toutefois, l'homme d'affaires devenu homme de guerre - auquel on prête des ambitions politiques - avait restreint ses critiques à quelques ministres, dont celui de la Défense, et à l'état-major de l'armée.
Mais dans son dernier post Telegram, il a cette fois semblé mettre en cause le Kremlin, comme l'a noté ce vendredi le journal britannique The Independent.
"Le plus dingue"
Il a en effet assuré que la présidence russe ignorait désormais ses demandes répétées pour un réapprovisionnement en armes et munitions des troupes déployées à Bakhmout. Refusant, concrètement, de répondre à ses coups de fil:
"Pour que j'arrête de demander des munitions, on m'a coupé toutes les lignes pour appeler les bureaux, les ministères etc. Mais le plus dingue, c'est qu'ils ont aussi empêché les agences de prendre des décisions (sur ces requêtes, NDLR)".
La déclaration d'Evgueni Prigojine dénonce non seulement l'attitude de Vladimir Poutine - certes, sans le nommer - mais s'inscrit de surcroît dans un contexte particulièrement délicat au plan militaire. Ainsi, ce même vendredi, le groupe Wagner a dit s'attendre à une contre-offensive imminente de l'armée ukrainienne à Bakhmout.