Ukraine: la journée marathon de Laurent Fabius

Retour sur la journée marathon du chef de la diplomatie française où aucun compromis n'a été trouvé, jeudi, à l'issue des négociations entre le président ukrainien et la délégation européenne.

Six heures de négociations, qualifiées d'intenses, mais toujours pas de compromis. Jeudi, la délégation européenne, menée par le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, a rencontré le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et les leaders de l'opposition.

Pas de compromis signé mais un accord préliminaire entre Européens, pouvoir et opposition aurait été trouvé à Kiev, d'après la présidence ukrainienne. Les négociations, sans Laurent Fabius parti en visite en Chine dans la nuit, doivent reprendre ce vendredi à 11h.

Le chef de la diplomatie française n'aura pas réussi à conclure sa journée marathon à Kiev par le plan de sortie de crise voulue par l'UE. Arrivé à Kiev jeudi matin, Laurent Fabius a été rapidement rattrapé par la réalité du terrain: une centaine de morts et des milliers de blessés, place Maïdan.

Une violence accrue qui a un temps menacé la délégation européenne, contrainte de changer de bâtiment pour des raisons de sécurité à cause de coups de feu. Quant à la question d'une trêve promise par Viktor Ianoukovitch la veille, le chef du quai d'Orsay rétorque: "je crois qu'elle n'a jamais existé en fait…"

Les promesses du président Ianoukovitch

Les promesses du président ukrainien. © -

Au sortir de la table des négociations, en compagnie du président Ianoukovitch mais aussi de l'opposition, aucune trêve n'est signée. Seules des promesses sont faites par le dirigeant ukrainien.

Celles d'organiser des élections parlementaires et présidentielles en 2014,d'abord. Ensuite, mettre en place un gouvernement d’union nationale dans les dix jours et une nouvelle constitution d’ici cet été.

Selon le Premier ministre polonais, Donald Tusk, le document négocié à Kiev par les ministres de l'UE donne "un brin d'espoir pour arrêter les violences". "Mais nos expériences nous disent que les engagements entrepris par l'administration ukrainienne sont rarement tenus", a-t-il ajouté, ne cachant pas son scepticisme.

Résultat, Laurent Fabius qui devait rester 4 heures et demi sur place, est parti qu’au bout de 16 heures de la capitale ukrainienne. Mais sans obtenir l’arrêt des violences.

S. D. (vidéo: Guillaume Bernard et Igor Sahiri)