Ukraine: Fabius menace la Russie de nouvelles sanctions "dès cette semaine"

Laurent Fabius au Quai d'Orsay, le 19 février 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a brandi mardi la menace de nouvelles sanctions peut-être "dès cette semaine" contre la Russie si elle ne répond pas aux propositions occidentales de "désescalade" en Ukraine, sur la radio France Inter.
"Nous avons envoyé par l'intermédiaire (du secrétaire d'Etat américain) John Kerry une proposition aux Russes" en vue d'une "désescalade", a rappelé Laurent Fabius, sans préciser en quoi consistait cette proposition.
"Ils n'ont pas encore répondu. S'ils répondent positivement, John Kerry ira à Moscou, et à ce moment les sanctions ne seront pas immédiates. S'ils ne répondent pas ou s'ils répondent négativement, il y aura un train de sanctions qui peuvent être prises dès cette semaine", a-t-il souligné.
Gels d'avoirs de Russes ou d'Ukrainiens
Ces sanctions "consisteront en des gels d'avoirs personnels à l'égard de Russes ou d'Ukrainiens et à des sanctions sur les déplacements, en matière de visas", a détaillé le ministre.
Les Etats-Unis ont accusé lundi la Russie de ne pas tenir compte des propositions présentées la semaine dernière par John Kerry à son homologue russe Sergueï Lavrov, censées apaiser le conflit en Ukraine. La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a refusé de détailler la liste complète de ces "idées".
Sergueï Lavrov a annoncé lundi que la Russie allait présenter "ses propres propositions", sans plus de détails, mais a semblé écarter le principe d'un groupe de contact réclamé par la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Barack Obama.
Le référendum en Crimée "illégal"
Dans les propositions occidentales, "tout était formulé dans le sens d'un prétendu conflit entre la Russie et l'Ukraine", a déclaré Sergueï Lavrov, insistant sur le fait que les nouvelles autorités ukrainiennes étaient issues d'un "coup d'Etat".
Le chef de la diplomatie française a réaffirmé que le référendum prévu dimanche en Crimée sur un éventuel rattachement de cette péninsule ukrainienne à la Russie était "illégal". "Le seul vote légitime, c'est le 25 mai pour le président de la République en Ukraine", a-t-il martelé. Il a aussi souligné que l'actuel gouvernement ukrainien avait "toute légitimité".