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Ukraine: au moins 42 morts dans des combats ces dernières 24 heures

Après des bombardements de l'aéroport international Sergey Prokofiev de Donetsk, le 10 octobre 2014.

Après des bombardements de l'aéroport international Sergey Prokofiev de Donetsk, le 10 octobre 2014. - Dominique Faget - AFP

Les hostilités ont repris de plus belle en Ukraine ce jeudi où les combats entre les prorusses et l'armée ukrainienne ont fait une quarantaine de morts.

L'Ukraine a connu jeudi l'une de ses journées les plus sanglantes en plus de neuf mois de conflit, avec la mort d'au moins 42 personnes. Treize civils ont notamment été tués par un obus, au moment où l'armée ukrainienne abandonnait aux rebelles le très stratégique aéroport de Donetsk.

Depuis le début du conflit en avril, dans la foulée de l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie et du réveil des séparatismes prorusses dans l'est du pays, plus de 5.000 personnes ont péri dans les combats entre soldats ukrainiens et rebelles séparatistes. Et rien n'indique que la paix soit en vue.

Un appel à la paix sans effet

L'appel au cessez-le-feu lancé mercredi soir à Berlin par les ministres ukrainien, russe, français et allemand des Affaires étrangères n'a pas été entendu et l'Ukraine est de nouveau engagée dans l'engrenage des violences.

Sur le terrain militaire, les autorités de Kiev ont dû abandonner aux rebelles l'aéroport de Donetsk, un site stratégique où soldats et séparatistes se combattaient depuis mai. Les troupes ukrainiennes ont été forcées de se replier mercredi soir.

L'armée n'a pas pour l'instant indiqué si elle tenterait une contre-offensive pour tenter d'y reprendre pied. Mais après ce revers, le président Petro Porochenko a annoncé tenir jeudi deux réunions avec son état-major pour discuter "des moyens de regrouper les forces (armées) et d'arrêter l'agression" menée selon Kiev par la Russie, ont indiqué ses services.

Journée la plus meurtrière depuis septembre

L'est de l'Ukraine a connu sa journée la plus meurtrière depuis l'accalmie née de la signature début septembre d'un accord de cessez-le-feu à Minsk entre belligérants. Au moins 42 personnes, civils ou militaires, ont ainsi péri en 24 heures dans les régions de Donetsk et de Lougansk, selon un comptage de l'AFP établi à partir des bilans officiels de l'armée ukrainienne et des autorités séparatistes.

L'attaque la plus sanglante s'est produite dans un quartier de Donetsk, d'habitude épargné par les tirs, où au moins treize civils ont été tués par des obus qui ont frappé un bus, selon les services d'urgence locaux.

Dix personnes ont également péri à Gorlivka, dans la région de Donetsk, selon un commandant séparatiste. L'armée ukrainienne a déploré la mort de dix soldats. Un enfant de 9 ans est également mort dans un bombardement à Mariïnka, toujours dans la région de Donetsk, d'après un responsable séparatiste local. Dans la région voisine de Lougansk, huit personnes ont aussi trouvé la mort, selon la police régionale séparatiste.

Kiev et Moscou s'accusent mutuellement

L'attaque à Donetsk "apporte la preuve des crimes barbares que commet le gouvernement de Kiev", a répondu le "ministère des Affaires étrangères" de la république autoproclamée de Donetsk, réclamant une enquête immédiate de l'Onu et de l'OSCE.

Dans le bras de fer entre Kiev et Moscou, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a par ailleurs estimé que Moscou portait "la responsabilité" du drame. Sans surprise, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a mis en cause les "forces ukrainiennes" et une "provocation grossière pour saper le processus de paix".

D. N. avec AFP