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Présidentielle en Roumanie: cinq mois après l'annulation du premier tour, l'extrême droite favorite du nouveau scrutin

Le leader du parti souverain nationaliste « Alliance pour l'Union des Roumains » AUR George Simion dépose son bulletin de vote à côté de l'ancien candidat Calin Georgescu lors du premier tour de l'élection présidentielle à Bucarest, le 4 mai 2025.

Le leader du parti souverain nationaliste « Alliance pour l'Union des Roumains » AUR George Simion dépose son bulletin de vote à côté de l'ancien candidat Calin Georgescu lors du premier tour de l'élection présidentielle à Bucarest, le 4 mai 2025. - AFP

Cinq mois après l'annulation choc du premier tour de la présidentielle, les Roumains sont de retour aux urnes ce dimanche 4 mai, avec à la clé une possible nouvelle victoire de l'extrême droite.

Cinq mois après l'annulation choc du premier tour de la présidentielle, les Roumains sont de retour aux urnes ce dimanche 4 mai, avec à la clé une possible nouvelle victoire de l'extrême droite.

Campagne sur les réseaux sociaux, colère et désillusion d'une partie de la population, nombreux indécis: les ingrédients sont les mêmes que le 24 novembre, quand le candidat critique de l'UE et de l'Otan Calin Georgescu avait surgi en tête à la surprise générale.

Exclu de l'élection par la Cour constitutionnelle après des suspicions d'ingérence russe, il a depuis été remplacé par une figure établie de l'extrême droite roumaine, George Simion.

Onze candidats au total briguent ce poste essentiellement protocolaire mais influent en politique étrangère, alors que ce pays membre de l'UE de 19 millions d'habitants est devenu un pilier essentiel de l'Otan depuis l'invasion russe de l'Ukraine voisine.

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures pour une fermeture à 21 heures. Les sondages de sortie des urnes seront publiés peu après.

"Président MAGA"

Crédité de quelque 30% des votes selon des sondages à manier avec précaution, George Simion brandit à 38 ans sa jeunesse, sa rhétorique souverainiste et sa maîtrise de la plateforme TikTok pour espérer venger son désormais allié Georgescu. "Cette fois, on va leur voler le second tour", a-t-il promis.

Si le député se dit "plus modéré" et nie toute inclination pour la Russie, il partage la même aversion pour "les bureaucrates bruxellois", les accusant sans preuves de s'être immiscés dans le processus électoral, et promet de rendre sa "dignité" à une Roumanie trop souvent méprisée.

Sur les marchés ou à l'étranger pour convaincre l'importante diaspora, ce fan de Donald Trump se rêve en "président MAGA" (Make America Great Again), slogan parfois affiché sur ses casquettes. Ce discours plaît à Stela Ivan, 67 ans, qui "espère de tout coeur" sa victoire.

Après des décennies dominées par les mêmes partis politiques, au pouvoir depuis la fin du communisme, George Simion apporterait "du changement" et ferait revenir ses fils partis vivre en Espagne, dit-elle après l'avoir chaleureusement salué lors de son passage dans la ville d'Alexandria, à deux heures de Bucarest.

Le monde qui bouge - L'Interview : Roumanie, soupçons d'ingérence russe - 09/12
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7:22

"Nous voulons une personne capable de défendre les intérêts des Roumains dans l'Union européenne", renchérit dans la capitale Eugenia Niculescu, 65 ans, qui avec une retraite de seulement 300 euros par mois, peine à payer ses médicaments et factures dans ce pays miné par l'inflation.

LR avec AFP