Pourquoi le port du masque en extérieur n'est plus obligatoire à Bruxelles?

Le port du masque était obligatoire dans toute la région de Bruxelles depuis le 12 août - Aris Oikonomou / AFP
La cellule nationale de crise belge a annoncé la semaine dernière que le port du masque n'était plus obligatoire partout en extérieur, à compter de ce jeudi 1er octobre. Plusieurs communes belges avaient rendu le port du masque obligatoire sur leur territoire. Une obligation qui avait été étendue à toute la région de Bruxelles le 12 août sans distinction de lieu ni d'horaire, suscitant des critiques de la population, qui devait déjà composer avec d'autres restrictions.
Cet assouplissement semble aller à rebours des mesures actuelles pour lutter contre le Covid-19, d'autant que depuis lundi, les bars et cafés de Bruxelles doivent fermer leurs portes dès 23h.
"Ce n'est pas la fin du port du masque"
"Ce n'est pas la fin du port du masque", précise à BFMTV.com Viviane Scholliers, haute fonctionnaire de l'agglomération de Bruxelles.
D'une part, "chaque personne doit toujours avoir un masque sur soi, en permanence", précise-t-elle. D'autre part, dans les zones très fréquentées, les commerces et les lieux publics clos, ou "quand les distances de sécurité ne peuvent pas être garanties" le port du masque reste obligatoire, explique le site officiel Info Coronavirus.
C'est au niveau local que se décideront les nouvelles cartes du port du masque obligatoire, les communes devant désigner elles-mêmes les zones à risque.
"Le port du masque est très important dans la gestion de l’épidémie, néanmoins il est inutile de l’imposer partout tout le temps", a déclaré la Première ministre belge Sophie Wilmès.
Certaines zones visées
À Bruxelles, on vise "les zones de grande densité, et par exemple la sortie des écoles", explique Viviane Scholliers. "On a remarqué que quand les parents attendaient devant, ils discutaient beaucoup, parfois sans masque".
À Namur (capitale de la région de Wallonie), le bourgmestre a supprimé l'obligation de port du masque dans le centre de la ville, rapporte la RTBF. "Il n’y a pas de raison de continuer d’imposer des mesures homogènes sur un territoire qui présente une situation épidémiologique hétérogène", explique le bourgmestre. Le port du masque reste toutefois obligatoire lors des marchés, des brocantes et de certains grands événements dans la ville.
"Beaucoup ne comprenaient pas pourquoi le port du masque était obligatoire partout, et tout le temps", déclare Viviane Scholliers. "Quand on a pris cette mesure au mois d'août, c'était un signal pour la population. Dans les parcs il y avait beaucoup de monde, et beaucoup de monde sans masque", explique la haute fonctionnaire.
"Une règle plus souple mais suivie par un grand nombre"
L'idée est que la population est désormais sensibilisée à cette protection, et cet assouplissement a pour but d'assurer l'adhésion des Belges à plus long terme à de futures restrictions contre le coronavirus.
Cette atténuation des mesures barrières intervient toutefois alors que le nombre de contaminés augmente en Belgique, avec plus de 1500 nouveaux cas de Covid-19 signalés chaque jour du 20 au 26 septembre (+9%) selon les derniers chiffres. Du 16 au 22 septembre, 10.785 nouveaux cas avaient été diagnostiqués en Belgique, dont 22% à Bruxelles.
"Il est préférable d'avoir une règle plus souple mais suivie par un grand nombre, qu'une règle trop stricte à laquelle personne n'adhère", a déclaré Sophie Wilmès, ajoutant ensuite que "le risque que nous devions imposer prochainement davantage de restrictions est grand. Car la situation sanitaire dans notre pays n'évolue pas favorablement."
D'autres mesures de restrictions ont été assouplies fin septembre, comme l'explique La Libre. La période d'isolement est ainsi réduite à sept jours et la bulle de contacts autorisée - personnes avec qui on peut avoir des contacts rapprochés - est passée de 5 individus par foyer à 5 individus par mois et par personne.
