Pays-Bas: arrestation d'un homme soupçonné d'avoir livré des micropuces à la Russie

Des micropuces AMD et Foxconn le 4 février 2022. - DANIEL SLIM / AFP
Les autorités néerlandaises ont arrêté un homme soupçonné d'avoir livré à la Russie des micropuces, violant les restrictions commerciales imposées à Moscou par l'Union européenne en raison de l'invasion de l'Ukraine, ont annoncé des responsables vendredi.
Les micropuces, qui auraient été fournies à des entreprises et entités en Russie, peuvent être utilisées pour la production d'armes, selon un communiqué du service néerlandais d'information et d'enquête fiscale (FIOD).
Pénurie de micropuces dans l'armée russe
Le suspect a une double nationalité, russe et néerlandaise, a indiqué une porte-parole du FIOD à l'AFP. "On sait que l'industrie russe de l'armement est actuellement aux prises avec une grave pénurie de ces micropuces", a souligné le FIOD dans un communiqué.
"Le FIOD est intervenu afin d'arrêter ces livraisons et faire une enquête plus approfondie sur les éventuels actes criminels du suspect", a-t-il ajouté.
L'homme, âgé de 55 ans, a été arrêté le 27 septembre, a précisé le FIOD, saisi d'un signalement d'une banque à la Cellule de renseignement financier (CRF).
Les comptes bancaires privés et professionnels du suspect, l'administration et un stock commercial de biens électroniques ont été saisis, selon le FIOD, qui a travaillé en coopération avec la douane et avec le soutien d'Europol.
Priver "le complexe militaire du Kremlin"
"Le suspect a vraisemblablement délibérément prétendu que ces marchandises avaient une destination différente de la destination finale réelle, la Russie, afin de contourner les sanctions imposées", a expliqué le FIOD.
Europol a déclaré dans un communiqué que l'homme, résidant dans l'est des Pays-Bas, est soupçonné d'avoir "contourné les sanctions commerciales de l'UE contre la Russie".
Les pays occidentaux ont imposé des sanctions écrasantes à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine le 24 février. La cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré le mois dernier avant l'adoption d'une nouvelle série de sanctions que "l'objectif est ici de priver le complexe militaire du Kremlin de technologies clés".