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En Italie, le gouvernement Meloni souhaite effacer les familles homoparentales des actes officiels

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi 18 mars à Milan pour protester contre des initiatives du gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni visant à restreindre les droits des parents homosexuels.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi 18 mars à Milan pour protester contre des initiatives du gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni visant à restreindre les droits des parents homosexuels. - GABRIEL BOUYS

Le parquet de Padoue a réclamé au tribunal que les noms des mères non biologiques soient rayés des actes de naissance d'un enfant. Un phénomène qui se multiplie depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Meloni.

Avant même d'être élue présidente du Conseil des ministres d'Italie en 2022, Giorgia Meloni avait promis, dans un discours, de dire "non au lobby LGBT", lors d'une campagne frappée d'une devise qui ne laissait que très peu place au doute: "Dieu, patrie et famille."

Quelques mois plus tard, cette volonté de défendre la famille traditionnelle prend une forme très concrète. Comme l'explique Le Monde dans un article consacré au sujet, fin juin dernier, le parquet de Padoue, en Vénétie, a réclamé au tribunal que les actes de naissance d’enfants de couples de femmes nés d’une procréation médicalement assistée (PMA) ne portent plus le nom de la mère non biologique.

En Italie, les unions du même sexe sont légalisées depuis 2016, mais un flou juridique existe quant au droit à l'adoption plénière d'enfants nés de PMA, interdite dans le pays. De fait, fréquemment, le choix est unilatéralement laissé aux autorités locales, dont les maires. C'est le cas à Padoue, où l'édile, Sergio Giordani, acceptait de faire apparaître le nom de deux mères sur un acte de naissance.

Dans les faits, la disparition de la mère non biologique de l'acte de naissance pose de nombreux problèmes. Selon Reuters, la mère effacée ne pourra par exemple plus aller chercher l'enfant à l'école sans l'autorisation écrite de son conjoint. De plus, en cas de disparition du parent officiellement reconnu, l'enfant deviendra pupille de l'État et pourrait être retiré du domicile.

Une audience doit avoir lieu le 14 novembre afin de statuer de la demande du parquet.

D'autres cas en Italie

A Padoue, ce sont 33 enfants qui sont concernés par cette demande, mais la situation pourrait faire tache d'huile tant la pression devient grande. Depuis des années, la ville de Milan enregistrait à l'état-civil des enfants de couples homosexuels nés via une GPA à l'étranger, soit grâce à la procréation médicalement assistée.

Cependant, en mars dernier, le maire de centre-gauche de Milan, Beppe Sala, a révélé qu'il avait arrêté de le faire après que le ministère de l'Intérieur lui eut signifié dans une lettre que c'était maintenant à la justice d'en décider.

En parallèle, Reuters souligne que le Parlement italien débat actuellement d'une loi qui pénaliserait de deux ans de prison les couples qui partent à l'étranger pour une GPA ou une PMA, et ce, même dans les pays ou elles sont légales.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV