"Grosse Suisse molle": Nathalie Loiseau s'excuse auprès des Suisses après ses propos controversés

Nathalie Loiseau - Ludovic Marin - AFP
Mea culpa de Nathalie Loiseau. L'eurodéputée s'est dite "désolée" sur la chaîne de télévision suisse RTS dimanche, après ses propos qualifiant la diplomatie suisse de "molle" dans une interview au Point parue vendredi. Sa sortie avait été condamnée par l'ambassadeur de Suisse en France.
"Si des Suisses ont été heurtés, j’en suis désolée, parce que ce n’était ni l'intention ni le propos de cette interview. Celle-ci a été réalisée à mon retour d'Ukraine, avec un journaliste qui revenait lui-même d'Ukraine", s'est justifiée dimanche Nathalie Loiseau sur la chaîne suisse.
"L'un comme l'autre, nous avions une inquiétude et une envie de dire à l'Europe: 'Regardez ce qu'il se passe et agissez'. (...) Il y a une phrase qui est malheureuse, que je regrette parce qu'elle a heurté des sensibilités. Mais c'est à l'Europe que je m'en prends, sûrement pas à la Suisse", a-t-elle assuré, s'aventurant même à une justification plus personnelle.
"J'ai une partie de ma famille qui vit à Annemasse (ville frontalière de la Suisse, ndlr), je ne peux pas vous dire autre chose"
Des propos "inacceptables"
L'eurodéputée avait suscité l'agacement de l'ambassadeur de Suisse à Paris lorsqu'elle avait clamé que l'Union européenne ne devait pas être "une grosse Suisse molle" dans sa gestion de la crise ukrainienne, avant de tweeter l'article. Le post est désormais supprimé. L'ambassadeur avait dénoncé samedi des propos "inacceptables" à la "tonalité désobligeante".
"Cela appelait une réaction", avait-il estimé.
"Je suis d'accord sur tout avec Nathalie Loiseau, nous faisons les mêmes choses: aider l'Ukraine, amener les Russes à la table des négociations. J'aurais pu donner moi-même cette interview. Elle voulait pousser l'Union européenne à faire plus", avait-il par ailleurs salué.
Roberto Balzaretti, ex-secrétaire d'État aux affaires européennes, a précisé ne pas vouloir gonfler la polémique, revendiquant une "réaction équilibrée" et affirmant être "tout à fait prêt à discuter" avec Nathalie Loiseau sur la question ukrainienne.
L'eurodéputée avait déjà répondu une première fois samedi à l'ambassadeur sur Twitter, assurant "ne pas aime(r) le titre de (l')article" qui ne "rend pas justice à l'essentiel du propos".