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Grèce: comment Varoufakis a monté son "plan B"

Yanis Varoufakis a admis la véracité des citations de Katherimini, mais rejette certains propos qu'il dit "déformés".

Yanis Varoufakis a admis la véracité des citations de Katherimini, mais rejette certains propos qu'il dit "déformés". - Emmanuel Dunand - AFP

Selon la presse grecque, l'ancien ministre grec des Finances aurait créé un système bancaire parallèle pour prévoir la sortie de son pays de la zone euro.

Yanis Varoufakis avait visiblement tout prévu. Dimanche, le quotidien grec I Kathimerini a dévoilé le plan B de l'ancien ministre des Finances grec pour introduire un système de paiement parallèle en cas de faillite. Des propos prêtés à Varoufakis lors d'une conférence téléphonique à Londres par des fonds souverains et des fonds de pensions le 16 juillet dernier.

Selon le quotidien grec, Yanis Varoufakis avait notamment prévu de pirater la plateforme de l'administration fiscale grecque afin de créer un système bancaire parallèle. Et pour cela, il aurait affirmé avoir reçu le soutien d'Alexis Tsipras en décembre, lors de l'arrivée au pouvoir de Syriza. "Le Premier ministre, avant de devenir Premier ministre, m'avait donné le feu vert pour imaginer un plan B. J'ai donc assemblé une équipe qui est restée secrète pour des raisons évidentes", aurait-il affirmé lors de la conférence téléphonique.

Objectif: transférer des fonds des contribuables aux organisations sans passer par les banques, si jamais ces dernières devaient fermer. "Nous voulions créer discrètement des comptes de réserve rattachés à chaque numéro fiscal, et permettre à chacun d'y accéder à l'aide d'un code. Cela aurait créé un système bancaire parallèle, au cas où les banques avaient dû fermer à cause de la politique agressive de la BCE", aurait déclaré Varoufakis. Pour cela, il aurait embauché un ami d'enfance, expert informatique à l'université de Columbia, aux États-Unis. 

Varoufakis estime que ses propos ont été "déformés"

Des citations confirmées par l'intéressé. Mais sur la méthode, l'ancien ministre dément. "Alors comme ça, j'allais hacker les numéros fiscaux des citoyens grecs? Impressionné par l'imagination de mes diffamateurs", a-t-il réagi sur Twitter.

Dans une interview au Telegraph, l'ancien ministre accuse aussi certains titres de presse grecque, dont l'article de Kathimerini, d'avoir manipulé ses propos, notamment sur la sortie de la zone euro. "Ils veulent me faire passer pour un ministre escroc et veulent me voir accusé de trahison. Ils veulent annuler les cinq derniers mois de ce gouvernement et les mettre à la poubelle de l'Histoire". Sur la sortie de l'euro, "ils ont complètement déformé les propos selon lesquels je voulais un système parallèle. J'ai toujours été contre la sortie de l'Euro parce que nous avons toujours su que cela entraînerait la montée de l'extrémisme en Europe", s'est-il défendu.

Le plan B n'a finalement jamais été mis en place: "j'ai toujours dit à Tsipras que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais que c'était le prix à payer pour la liberté. Mais au moment venu, il a réalisé que c'était trop difficile. Je ne sais pas à quel moment il a pris cette décision. Mais je l'ai apprise le soir du référendum. Voilà pourquoi j'ai démissionné".

A.K.