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Grèce

En Grèce, des réfugiés s'installent dans un village abandonné

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Laissé à l'abandon depuis six ans, un village de vacances a été mis à disposition des réfugiés dans une commune du Péloponnèse en Grèce. Une initiative prise par le maire, d'origine syrienne, et forcément sensible au sort des migrants.

Face à la mer Ionienne, de jeunes Syriens courent dans le sable en riant, des mères poussent des landaus. La vie reprend son cours pour ces réfugiés: un village de vacances du Péloponnèse vient de leur être mis à disposition par le maire de Kyllini, d'origine syrienne. Fermé depuis 2010 pour cause de crise économique, le LM Village n'est donc plus déserté. Et c'est le jour et la nuit pour certains migrants, qui ont connu l'enfer d'Idomeni au nord du pays, où des milliers de réfugiés campent dans des conditions sordides en attendant une hypothétique ouverture de la frontière macédonienne, close depuis fin février.

"J'y ai passé deux semaines sous la tente, dans l'eau", confie Wis Najjar. Six cents kilomètres plus bas, il trouve que "tout ici est très agréable. Les gens d'ici nous aident, même s'ils sont dans le besoin eux-mêmes", remarque ce technicien d'Alep, âgé de 53 ans.

"Le moins que je pouvais faire pour les réfugiés syriens"

Le LM Village appartient en partie à la municipalité de Kyllini, à quelque 280 kilomètres à l'ouest d'Athènes, dirigée par Nampil Morant, un médecin d'Alep. Il y vit depuis 25 ans, et c'est le premier naturalisé d'origine syrienne élu en Grèce.

"C'est le moins que je pouvais faire pour les réfugiés syriens", remarque le maire de 53 ans, élu en 2014 après trois mandats de conseiller municipal.

"Chaque jour, on voyait les conditions de vie terribles (à Idomeni), la pluie, la boue et le froid. Je ne pouvais pas rester impartial, pas quand il y a une installation fermée depuis six ans et qui peut offrir un abri temporaire", explique Nampil Morant.

De nombreux enfants

Sur les 341 personnes hébergées à LM Village, 210 sont des enfants, dont plus de la moitié des bébés et des tout-petits. Il y a aussi 57 femmes, certaines enceintes. Pour l'instant, chacun des petits appartements du complexe abrite deux familles avec enfants.

Le village de vacances dispose également d'un terrain de basket, d'une grande aire de jeux, et une bibliothèque est prévue. Deux bus municipaux vont être mis à disposition pour permettre aux réfugiés d’aller en ville et de vaquer, librement, à leurs occupations. 

P. P. avec Rym Bey et AFP