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Des scientifiques en danger accueillis en France

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 27 février 2017 à Paris

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 27 février 2017 à Paris - Jacques DEMARTHON, AFP/Archives

Vingt-cinq scientifiques étrangers vont pouvoir travailler en France, a annoncé le Premier ministre Bernard Cazeneuve.

Vingt-cinq scientifiques de Syrie, de Turquie ou d'Irak vont pouvoir travailler en France, une nécessité pour que l'hexagone demeure "une terre d'asile", a annoncé jeudi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, s'en prenant aux positions des candidats François Fillon et Marine Le Pen en matière d'immigration.

"Nous sommes réunis ce matin par la conviction que la France ne saurait assister passivement à l’aggravation des menaces qui pèsent sur nombre de vos collègues étrangers", a indiqué le Premier ministre aux scientifiques réunis pour le lancement du Programme d'aide à l'Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil (PAUSE). Le Premier ministre en a profité pour fustiger les politiques migratoires envisagées par François Fillon et Marine Le Pen

"Le candidat de la droite prétend établir des quotas d'immigration, en contradiction complète avec le principe du droit d’asile comme avec les obligations internationales que la France a contractées. Quant à la candidate du Front National, elle soutient vouloir ramener les flux migratoires à un niveau si faible qu’il rendrait impossible non seulement le regroupement des familles et le respect du droit d’asile, mais aussi le recrutement des étudiants étrangers. En renonçant à attirer les cerveaux étrangers dans nos laboratoires, en se résignant à ce qu’ils aillent massivement alimenter la recherche aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne ou ailleurs, son projet consiste tout simplement à organiser le déclin scientifique de la France", a dénoncé Bernard Cazeneuve

Le programme PAUSE va permettre d’insérer au sein des établissements français des scientifiques en situation d'urgence, qui fuient les persécutions ou la guerre. Sur 55 dossiers déposés en 15 jours, 25 candidatures ont été retenues. Douze Syriens, 10 Turcs, un Irakien, un Algérien et un Yéménite vont être accueillis.

150 à 200 scientifiques attendus d'ici la fin de l'année

Un astrophysicien syrien de 45 ans, menacé dans son pays pour délit d'opinion, a rejoint un centre de recherche parisien. Une doctorante en sociologie irakienne va pouvoir achever sa thèse dans un laboratoire français et une Yéménite de 52 ans va être accueillie dans un laboratoire universitaire.

D'ici la fin de l'année, "on devrait être capable de soutenir 150/200 collègues", a précisé Alain Prochiantz, administrateur du Collège de France qui porte le programme.

Lancé par le secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon, le dispositif dispose d'une dotation gouvernementale d'un million d'euros mais recherche des partenariats avec les institutions publiques et privées.

G.D. avec AFP