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"Dégradations criminelles aggravées": trois marins inculpés par la Finlande pour sabotage de câbles en mer Baltique

Le pétrolier Eagle S est vu ancré près du port de Kilpilahti à Porvoo, dans le golfe de Finlande, le 13 janvier 2025.

Le pétrolier Eagle S est vu ancré près du port de Kilpilahti à Porvoo, dans le golfe de Finlande, le 13 janvier 2025. - Vesa Moilanen

Fin 2024, cinq câbles électriques sous-marin ont été endommagés en mer Baltique, menant la Finlande à ouvrir une enquête pour "sabotage".

Le parquet finlandais a annoncé ce lundi 11 août avoir inculpé trois marins de l'équipage du pétrolier Eagle S, dont le capitaine, accusés d'avoir participé au sabotage de câbles sous-marins en mer Baltique fin 2024, a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Dégradations criminelles aggravées"

"Le procureur général adjoint a engagé des poursuites pour dégradations criminelles aggravées et entrave aggravée aux communications contre le capitaine ainsi que les premier et second officiers du pétrolier Eagle S, immatriculé aux Iles Cook", est-il indiqué dans le communiqué.

Le pétrolier est soupçonné d'avoir endommagé en mer Baltique le câble sous-marin électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande à l'Estonie le jour de Noël 2024.

Lors de l'enquête préliminaire, les trois suspects ont nié avoir commis les infractions qui leur sont reprochées, a précisé le ministère public dans son communiqué.

60 millions d'euros de dommages directs

"Les propriétaires des câbles ont subi au total au moins 60 millions d'euros de dommages directs rien qu'en frais de réparation", a-t-il ajouté.

"La perturbation de câbles de transmission électrique et de télécommunications (...) est également suspectée d'avoir causé un risque grave pour l'approvisionnement énergétique et des communications en Finlande, même si les services ont pu être assurés grâce à des connexions alternatives", selon le parquet.

Ces dégradations en mer Baltique, ciblant les infrastructures énergétiques et de communication, s'inscrivent, selon des experts et responsables politiques, dans le contexte d'une "guerre hybride" menée par Moscou contre les pays occidentaux, dans ce vaste espace maritime bordé par plusieurs membres de l'Otan et par la Russie.

L'Eagle S est soupçonné de faire partie de la "flotte fantôme", terme qui désigne des navires souvent vieillissants, mal assurés et opérés sous pavillon étranger, accusés d'être utilisés par la Russie pour contourner les sanctions occidentales en transportant son pétrole sous embargo.

O.E. avec AFP