"Nous avons commis des erreurs": l'État belge jugé en partie responsable du viol et du meurtre d'une jeune femme en 2019

Une personne tient une carte de souvenir de Julie Van Espen à Schilde, en Belgique, le 18 mai 2019. - JONAS ROOSENS / Belga / AFP
Le ministre de la Justice belge concède que "si ces erreurs n'avaient pas été commises, ce drame aurait sans doute pu être évité". Ce jeudi 19 décembre, l'État belge a été jugé responsable du viol et de l'assassinat de Julie Van Espen, par le tribunal de première instance de Bruxelles, rapporte la RTBF.
Selon ce dernier, des erreurs commises par la cour d'appel d'Anvers ont fait traîner en longueur d'un procès en appel de l'auteur des faits.
Julie Van Espen, 23 ans, a été violée et tuée en mai 2019 par un homme multi-récidiviste et déjà condamné pour viol. Il attendait pour un autre procès en appel sans être incarcéré, rappelle La Voix du Nord.
Pas de "quantité suffisante de personnel"
Pour la famille de la victime, l'homme aurait dû se trouver en prison ce jour-là. "Ces erreurs sont en partie imputables au pouvoir exécutif, qui n'a pas su veiller à ce que la cour d'appel d'Anvers bénéficie d'une quantité suffisante de personnel, et qui ont ainsi définitivement privé la famille Van Espen de la possibilité d'éviter la perte de leur fille et de sa sœur", écrit ainsi le tribunal de première instance de Bruxelles.
Réagissant à cette décision, le ministre de la Justice a confirmé que "des erreurs ont été commises". "Si ces erreurs n'avaient pas été commises, ce drame aurait sans doute pu être évité", a ajouté le ministre Paul Van Tigchlet dans des propos rapportés par la RTBF.
"Il y a une souffrance indicible et irréparable faite à Julie Van Espen et sa famille, et la justice en est responsable", a-t-il commenté.
"Nous avons commis des erreurs"
L'État belge a annoncé dans la foulée qu'il ne fera pas appel de sa condamnation. La cour d'appel d'Anvers a reconnu que l'affaire de viol de l'auteur des faits avant l'assassinat de Julie Van Espen aurait dû être traitée "avec plus de soin et plus rapidement" malgré le manque de moyens à l’époque, détaille l'agence de presse Belga.
"Nous avons commis des erreurs sans lesquelles la famille Van Espen aurait pu être épargnée de cette immense souffrance", a déclaré la cour d’appel d'Anvers ce jeudi.
Selon Paul Van Tigchelt, des évolutions importantes ont été réalisées en matière de lutte contre les violences sexuelles en Belgique depuis la mort de Julie Van Espen. Auprès de la RTBF, le ministre cite notamment le nouveau code pénal sexuel qui prévoit des peines plus sévères pour les auteurs ainsi que les centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles.
Après le verdict, la famille de Julie Van Espen a fait savoir qu’elle ne demanderait pas de dommages et intérêts au-delà de l'euro symbolique, selon Le Soir.