Une pratique "cruelle": le Royaume-Uni envisage d'interdire la chasse à courre

Des chiens de chasse lors d'une battue aux sangliers, à Besançon en 2010. Photo d'illustration - SEBASTIEN BOZON / AFP
C'est une petite révolution culturelle qui en agace certains. Le gouvernement britannique travailliste a annoncé ce jeudi 26 décembre son intention de mettre fin à la chasse à courre, qui consiste à laisser des meutes de chiens traquer des petits animaux.
"Nous sommes déterminés à interdire la chasse à courre, qui est utilisée comme un écran de fumée pour tuer cruellement des renards et des lièvres", a annoncé un porte-parole du ministère de l'Environnement et des affaires rurales, cité par la BBC.
Il s'agissait d'une promesse de la gauche, le porte-parole rappelant que les travaillistes ont été élus en proposant "les plans de protection des animaux les plus ambitieux depuis une génération".
Une loi en vigueur depuis 2004 interdit déjà l'utilisation de chiens pour chasser les mammifères sauvages, notamment les renards, les lièvres, les cerfs et les visons, en Angleterre et au Pays de Galles. Mais des centaines d'écarts à la loi ont été recensés par des associations de protection des animaux qui réclament un tour de vis.
"Totalement injustifié"
De l'autre côté de la Manche, cette annonce ne fait toutefois pas que des heureux. Contrairement aux défenseurs des animaux, le lobby de la chasse joue la carte de la défense de la culture rurale. Selon Tim Bonner, le directeur de la Contryside alliance, cité par la BBC, le gouvernement s'attaque à la pratique "par pure méchanceté".
Ces modifications de la loi sont perçues comme "totalement injustifiées" par Tim Bonner, qui juge que l'activité rapproche les communautés rurales. Il y voit, encore, une proposition "sans intérêt".
Comme le note le média britannique, le parti au pouvoir enchaîne les actes mal perçus par le monde rural. Les agriculteurs ont par exemple protesté contre les modifications de l'impôt sur les successions, descendant dans les rues du centre de Londres pour exprimer leurs préoccupations, à la manière du mouvement agricole français.