Royaume-Uni: une mère condamnée pour avoir gardé son bébé dans un tiroir pendant près de trois ans

Une femme arrive au tribunal de Chester, en Angleterre, le 11 mars 2022. - Lindsey Parnaby
Une mère qui a placé sa fille dans un tiroir durant les trois premières années de sa vie a été condamnée à sept ans et demi de prison pour "négligence extrême" par le tribunal de Chester.
Selon les enquêteurs, la fille n'avait "jamais connu la lumière du jour ni l'air frais", rapportent nos confrères de la BBC. La propre famille de la mère condamnée ignorait l'existence même de ce jeune enfant. C'est le partenaire de la mère, interpellé par des pleurs, qui a découvert par hasard la victime.
"Une horreur accablante"
Le juge en charge de cette affaire Steven Everett a estimé que la mère de famille avait "privé cette petite fille de tout amour, de toute affection, de toute attention, de toute interaction sociale, d'un régime alimentaire approprié et de soins médicaux nécessaires."
"Cette petite fille reprend lentement vie, après avoir vécu dans une pièce presque morte. (...) Votre terrible secret a été découvert. Je ne me souviens pas d’un cas aussi grave en 46 ans", a poursuivi le juge, qui note que la victime ignorait jusqu'à son prénom.
Selon le tribunal, la jeune fille, désormais placée en famille d'accueil, souffre de malnutrition sévère, d'une fente palatine, d'éruptions cutanées, de difformités et de nombreux autres problèmes sanitaires.
Lors de l'audience, une assistante sociale, intervenue au domicile suite à la découverte de la victime, s'est dit "choquée que la mère n'ait montré aucune émotion."
"J'ai regardé sa mère et je lui ai demandé: 'Est-ce là que vous la gardez?' La mère a répondu d'un ton neutre: 'Oui, dans le tiroir'", a-t-elle expliqué au tribunal.
"C'était une horreur accablante de savoir que j'étais probablement le seul autre visage que (la fille) avait vu en dehors de celui de sa mère", a témoigné l'assistance sociale.
Face aux enquêteurs, la mère de la victime a expliqué avoir eu "vraiment peur" lors de son accouchement, estimant que l'enfant "ne faisait pas partie de la famille".