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Royaume-Uni: des premiers demandeurs d'asile arrivent sur une barge controversée à Portland

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Cette barge à quai sur le port de Portland a pour objectif de réduire les coûts britanniques liés à l'immigration et dissuader les demandeurs d'asile. Elle peut accueillir à terme jusqu'à 500 migrants.

Des demandeurs d'asile se sont installés lundi à bord d'une barge à quai dans le sud-ouest de l'Angleterre, un projet très controversé devenu symbolique de la lutte contre l'immigration engagée par le gouvernement britannique.

Le premier groupe de migrants a embarqué lundi à bord du "Bibby Stockholm", une immense barge de 93 mètres de long sur 27 de large, amarrée dans le port de Portland dans le sud-ouest du pays et censée accueillir à terme jusqu'à 500 migrants.

Les premiers d'entre eux devaient déjà arriver la semaine dernière avant un report de dernière minute, emblématique des revers successifs rencontrés par le gouvernement conservateur dans sa politique migratoire.

Colère et crainte

Envoyer des demandeurs d'asile dans des barges à quai est l'une des idées très symboliques brandies pour faire des économies dans l'accueil tout en dissuadant les potentiels candidats à l'asile.

Le sujet a créé la controverse et suscité la colère des riverains, certains craignant pour leur sécurité tandis que d'autres dénoncent une "prison flottante". Les autorités réfutent ce terme et assurent que les migrants pourront entrer et sortir comme ils le souhaiteront.

Le gouvernement conservateur, à la peine dans les sondages à un an des législatives, a durci sa rhétorique anti-migrants et promet, en vain pour l'instant, de mettre fin aux traversées illégales dans la Manche.

Des demandeurs d'asile sont regroupés sur une barge à Portland (Royaume-Uni) le 7 août 2023
Des demandeurs d'asile sont regroupés sur une barge à Portland (Royaume-Uni) le 7 août 2023 © BEN STANSALL / AFP

Une nouvelle loi entrée en vigueur en juillet et dénoncée jusqu'à l'ONU interdit désormais aux migrants ayant effectué la périlleuse traversée - ils étaient plus de 45.000 en 2022 et sont déjà près de 15.000 en 2023 - de demander l'asile au Royaume-Uni.

Le système d'asile n'arrive pas à faire face aux demandes, si bien que plus de 130.000 demandes d'asile attendent toujours d'être évaluées, la plupart depuis plus de six mois, selon les derniers chiffres du gouvernement.

Londres veut aussi réduire la facture de l'hébergement à l'hôtel des demandeurs d'asile, qui s'élève à 2,3 milliards de livres (2,6 milliards d'euros) par an, en utilisant des installations comme des bases militaires désaffectées, des barges à quai voire même des tentes achetées pour l'été.

Le port de Portland est le seul du pays à avoir accepté d'amarrer une telle barge. D'autres projets similaires ont dû être abandonnés faute de ports d'attache.

T.P. avec AFP