L'OTAN serait "mal préparée" face à une attaque russe

Des séparatistes prorusses gardent un checkpoint près du bastion rebelle de la ville de Donetsk, à l'est de l'Ukraine. - -
La Comité de défense du Parlement britannique pointe, rapporte jeudi la BBC, de "sérieuses lacunes" dans la préparation de l'OTAN face à une potentielle attaque russe, estimant qu'une "réforme radicale" serait nécessaire pour faire face à une offensive éventuelle. Car si le risque d'une agression conventionnelle reste "faible" d'après les députés britanniques, l'Ouest n'est pas à l'abri de cyberattaques, ni du recours à des milices ou à des troupes non formellement identifiables.
De son côté, l'OTAN a indiqué qu'elle étudierait les conclusions de ce rapport.
Les préconisations britanniques
Parmi les changements et améliorations du dispositif, les Britanniques préconisent:
- Un renforcement de la présence des troupes de l'OTAN et de l'équipement militaire dans les Etats baltes "vulnérables", dont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie;
- La prise en compte de menaces non conventionnelles, telle l'utilisation de milices, de cyberattaques et leur ajout au titre de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord de 1949, sur la solidarité des membres en cas d'agression de l'un d'eux;
- La nécessite d'une amélioration "spectaculaire" des moyens alloués aux forces de défense rapide;
- L'organisation, à grande échelle, d'exercices impliquant les dirigeants militaires et politiques de tous les Etats de l'OTAN.
La crainte d'une "guerre ambiguë" difficile à contrer
Dans ce rapport les députés craignent que "l'OTAN n'ait pas la volonté politique collective pour prendre des mesures concertées pour prévenir une attaque". Le danger serait pour ces parlementaires celui d'une "guerre ambiguë" qui ne veut pas dire son nom. "Une attaque non conventionnelle russe, utilisant des tactiques asymétriques et conçue pour rester en dessous du seuil de riposte de l'OTAN, serait particulièrement difficile à contrer", explique le rapport.
Le conservateur Rory Stewart, qui est également le président de ce comité, va encore plus loin et dénonce une "complaisance" vis-à-vis des menaces émanant de la Russie. L'exemple de la situation en Ukraine vient rapidement à l'esprit. "La tactique russe change rapidement", déclare Stewart, dénonçant les "cyberattaques", une "guerre de l'information" et l'utilisation de "'groupes séparatistes' qui combinent des civils armés et des forces spéciales russes qui opèrent sans porter l'insigne".