"Grooming gangs" au Royaume-Uni: qu’est-ce que cette affaire d’exploitation sexuelle dénoncée par Elon Musk?

Par plusieurs messages publiés sur X, Elon Musk a remis sur le devant de la scène les "Grooming gangs", une affaire d'exploitation sexuelle qui a marqué le Royaume-Uni ces dernières années.

C'est une affaire qui date de plusieurs années au Royaume-Uni et qui a refait surface ces dernières heures par l'intermédiaire d'Elon Musk. Le patron de Tesla et Space X et soutien de Donald Trump a publié de nombreux messages sur son réseau social, X, sur cette affaire d'exploitation sexuelle de jeunes filles en Angleterre.

Dans les années 1990, plus de 1.500 filles ont été agressées, violées ou exploitées par un gang, composés d'hommes d'origine pakistanaise, à Rotherham, Oldham, Telford ou encore Rochdale. Ces derniers appliquaient le "grooming", une pratique au cours duquel un adulte aborde des mineurs dans le but de les manipuler à des fins sexuelles.

Keir Starmer, "totalement méprisable" selon Elon Musk

Une enquête indépendante commandée par le maire de Manchester et publiée début 2024 a pointé les ratés des autorités et de la police dans cette affaire. Celle-ci a révélé que 42 hommes avaient été condamnés pour des violences sexuelles. Il s'agit du plus grand gang jamais condamné au Royaume-Uni dans une affaire de cette nature.

Mais de nombreuses victimes ont raconté que leur témoignage n'avait pas été exploité correctement par les forces de l'ordre. Autre point de friction, la secrétaire d'État à la protection des victimes Jess Phillips a rejeté début janvier la possibilité de mener une enquête nationale sur la gestion de ce scandale, estimant que des enquêtes spécifiques sur plusieurs cas avaient déjà eu lieu.

Cela a suscité la colère de nombreuses personnalités conservatrices, dont Elon Musk. Ce dernier a jugé que Jess Phillips "mérite d'être en prison" parmi ses nombreux messages publiés sur X. Le patron de X s'en est aussi pris au Premier ministre britannique Keir Starmer le jugeant "totalement méprisable."

"Starmer doit partir et il doit faire face à des accusations pour sa complicité dans le pire crime de masse de l’histoire de la Grande-Bretagne", a écrit Elon Musk ce vendredi.

Lors d'une conférence de presse, le dirigeant britannique lui a répondu en déclarant que "ceux qui propagent mensonges et désinformation (...) ne s’intéressent pas aux victimes et s’intéressent à eux-mêmes". Keir Starmer s'est aussi défendu en déclarant que "de nombreuses enquêtes" ont été menées, mais estimant qu'une "action" est désormais nécessaire.

Le Premier ministre britannique a été directeur des poursuites publiques entre 2008 et 2013. Il était donc le troisième procureur public le plus haut placé du pays, ce qui est un axe d'attaque d'Elon Musk. L'homme le plus riche du monde juge Keir Starmer "complice" dans cette affaire.

Depuis plusieurs semaines, Elon Musk commente l'actualité européenne et affiche ouvertement son soutien à l'extrême droite, notamment en Allemagne. Ce lundi, la Commission européenne a assuré que "rien n'interdit" à l'Américain de soutenir ces mouvements en Europe.

Matthieu Heyman