Exit Mickey: un ministre britannique fait repeindre un centre pour enfants migrants, jugé trop "accueillant"

Des peintures de personnages de dessins animés ont été effacées cette semaine d'un centre d'accueil d'enfants migrants dans le Kent, un comté au sud-est de l'Angleterre, sur ordre du ministre d'État à l'Immigration Robert Jenrick.

Mickey, Baloo, Titi ou encore Grosminet... Ces figures appréciées des plus jeunes, peintes sur les murs d'un centre d'accueil pour enfants migrants, en Angleterre, ont été effacées ce mardi sur ordre du ministre d'État à l'Immigration Robert Jenrick, a révélé cette semaine le quotidien anglais inews. Une information confirmée vendredi par le Guardian.

Ces peintures se trouvaient au sein du centre Kent intake unit (KIU), situé dans la ville de Douvres, qui s'occupe d'accueillir les enfants migrants non-accompagnés. Elles envoyaient le mauvais message et donnaient l'impression que le pays était "accueillant", pour Robert Jenrick. Sa décision, notifiée en avril, a "horrifié" l'équipe du centre, qui l'a jugée "cruelle".

"L'idée que des peintures et le fait d'enlever des sources de divertissement pour les enfants dans les centres d'accueil pour migrants vont empêcher les bateaux de venir est totalement absurde", a jugé Stephen Kinnock, un député travailliste également ministre d'État à l'Immigration du "cabinet fantôme" de l'opposition.

"Avec quoi vont-ils les remplacer? Cruella?"

Charlotte Khan, de l'association caritative Care4Calais, qui vient en aide aux migrants, s'est interrogée auprès d'inews: "Si Mickey est jugé trop 'accueillant', avec quoi vont-ils le remplacer pour faire peur et traumatiser les enfants? Maléfique? Ursula? Cruella?"

"Les vrais vilains dans cette histoire sont Robert Jenrick et les autres sans-cœur qui s'appellent ministres", a-t-elle ajouté.

Un porte-parole du département de l'Intérieur britannique a affirmé que le gouvernement "fait tout ce qu'il peut pour garantir que les enfants sont en sécurité et reçoivent le soutien nécessaire". Avant de conclure: "Notre priorité est d'arrêter les embarcations et d'interrompre l'activité des passeurs."

Clément Boutin Journaliste BFMTV