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Cercueils vides, cendres remplacées... La découverte de funérariums de l'horreur agite le Royaume-Uni

Le Legacy Independent Funeral Directors à Hull, dans le nord-est de l'Angleterre, le 13 mars 2024.

Le Legacy Independent Funeral Directors à Hull, dans le nord-est de l'Angleterre, le 13 mars 2024. - PAUL ELLIS / AFP

Les policiers d'Hull, en Angleterre, ont mis à jour une vaste fraude dans le réseau de funérariums de la ville. Des dizaines de corps et des cendres de défunts ont été récupérées.

Horreur, deuil rompu et stupéfaction. Vendredi 8 mars dernier, les policiers britanniques de la ville d'Hull ont mis jour une possible fraude massive d'un réseau de funérariums. Une enquête "complexe" et "vraiment horrible", de l'aveu des autorités locales citées par Sky News. Des familles endeuillées auraient enterré sans le savoir des cercueils vides ou reçu des cendres qui n'étaient pas celles de leurs proches.

Au moins 35 dépouilles ont été récupérées, ainsi que des cendres issues de crémations. Les gérants du funérarium "Legacy independant funeral" d'Hull sont suspectés d'entrave à un enterrement légal et décent, de fraude par fausse déclaration et de fraude par abus de pouvoir.

Les personnes mises en examen sont décrites comme "amicales, polies et sympathiques" par l'une des victimes présumées de cette fraude. Elle raconte pourtant anonymement au Guardian avoir reçu les cendres de sa grand-mère en novembre dernier. Finalement, la police lui assure avoir identifié le corps de celle-ci dans le salon funéraire.

"Je suis dégoûtée. Je me sens physiquement malade. J'ai les cendres de quelqu'un dont je ne sais même pas si c'est ma grand-mère ou non", s'émeut la victime.

"J'embrassais un cercueil vide, c'est dégueulasse"

Les histoires de personnes trompées se multiplient dans la presse. Les services enquêtant sur cette affaire, vraisemblablement étendue dans le temps, sont inondés d'appels de résidents d'Hull. Plus de 120 membres des forces de l'ordre qui ont été mobilisés, notamment pour répondre au millier d'appels reçus.

Parmi les lésés, les histoires se répètent, le "dégoût" également. Bullie Jo Suffil, 33 ans, explique au Daily Mirror l'horreur de sa situation. "Je parie que mon père n'était même pas dans le cercueil, c'était un cercueil vide (...) J'ai embrassé un cercueil vide. Quand j'y pense, c'est dégueulasse".

Pour les familles, les réponses se font attendre. Les corps et cendres récupérés sont en cours d'identification. Au total, ce sont trois succursales de l'entreprise funéraire qui ont été perquisitionnées ainsi que "divers locaux commerciaux". L'entreprise n'a, elle, pas commenté ces faits.

Tom Kerkour