Trésor nazi: l'Allemagne commence à diffuser les tableaux sur le Web

Les autorités allemandes ont mis en ligne 25 des 1.406 oeuvres découvertes début 2012, ceci afin de faciliter la recherche d'éventuels ayants droits.

Devant une attente grandissante, l'Allemagne a entrouvert une fenêtre sur la collection d'oeuvres d'art, dont la découverte début 2012 a été révélée la semaine dernière. Elle a publié ce mardi les photos de 25 d'entre elles sur Internet "afin de contribuer à la transparence et d'aider à la recherche sur leur provenance", selon un communiqué commun de l'Etat de Bavière et du gouvernement fédéral.

Etaient ainsi visibles mardi, à l'adresse Lostart.de, des oeuvres de Marc Chagall, Eugène Delacroix, Otto Dix ou encore Matisse. Celles-ci avaient été découvertes par hasard par les douanes allemandes, sommeillant dans l'appartement munichois d'un octogénaire, Cornelius Gurlitt, fils d'un marchant d'art au passé trouble sous le nazisme.

Retrouver les ayants droits

En tout, 1.406 peintures, dessins et autres esquisses ont été retrouvés. Trois cent quatre-vingt sont déjà considérés comme appartenant à "l'art dégénéré", concept désignant, dans le jargon nazi, tout ce qui ne rentrait pas dans la définition nazie de "l'art". 970 doivent encore être examinés par des experts.

Mardi matin, le représentant en Allemagne de la Conference on Jewish material claim against Germany, une organisation en charge de la restitution de biens juifs spoliés pendant la guerre, a émis le souhait que la totalité des oeuvres découvertes soient visibles sur le Net "si possible avant la fin de l'année". Un souhait déjà formulé la veille par Ronald S. Lauder, le président du Congrès juif mondial. Ceci afin de faciliter la tâche d'éventuels ayants droits.

"L'heure est à la transparence"

Les autorités allemandes les ont entendus. "L'heure est à la transparence", a indiqué lundi lundi le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, cité par l'agence DPA. Selon le communiqué publié mardi, le site doit être "régulièrement actualisé". Il était néanmoins difficilement accessible dans l'après-midi, déjà assailli par les visiteurs.

M. T. avec AFP