"Des conditions indignes": les parents d'un Français incarcéré en Malaisie témoignent sur BFMTV

Des parents dans l'attente et la crainte. Depuis le 9 août 2023, Tom Félix, un Français de 32 ans, est incarcéré en Malaisie après son arrestation. Ce jour-là, les autorités locales ont découvert lors d'une descente de police du cannabis dans les parties communes de l'appartement qu'il occupait alors en colocation à Langkawi, une ville située sur une île du nord du pays.
Depuis, Sylvie et Jean-Luc Félix, respectivement 61 et 62 ans, multiplient les appels à l'aide. Au moment de son interpellation, "il était paniqué, terrorisé. Il nous a dit: 'je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'y suis pour rien'", disent-ils à BFMTV mercredi 23 juillet. Puis, tous deux ont rappelé les raisons de l'emprisonnement de leur fils, dont le procès devrait avoir lieu d'ici 2025, et qui risque potentiellement la peine de mort.
"Il sous-louait une chambre dans une maison. La loi malaisienne incarcère tous les gens se trouvant sur place sous les mêmes inculpations. Il n'y a pas eu vraiment d'enquête pour savoir qui a fait quoi. Ils étaient trois dans la maison, ils sont sous les mêmes charges", dit Sylvie Félix.
"À même le sol"
Toujours à BFMTV, Sylvie et Jean-Luc évoquent les conditions de détention extrêmement précaires de leur fils dans les geôles malaisiennes. "On nous dit qu'il est dans des conditions très difficiles", souligne la mère.
"Il a un matelas de yoga dans une cellule avec une chaleur pas possible, des nuisibles, impossibilité de sortir. C'est une cellule où ils sont sur le béton, à même le sol, il y a un trou pour les toilettes, un robinet pour la douche. La nourriture, c'est poulet et riz, poisson et riz", détaille Sylvie Félix.
En ce qui concerne les visites à la prison, celles-ci restent extrêmement rares, à un rythme d'une rencontre mensuelle. "On y va une fois par mois, on a droit à une visite en parloir derrière une grille et un plexiglas pour une durée de 45 minutes", assure Jean-Luc.
"C'est insuffisant"
Afin d'obtenir de l'aide, tous deux se sont directement adressés, par courrier, au président de la République Emmanuel Macron. "La réponse qui nous est donnée, c’est qu’ils ne peuvent rien faire", déplore Sylvie Félix.
"Ils ont fait des visites consulaires, mais ils sont comme nous, ils sont arrêtés au parloir et n'ont pas accès aux cellules où ils pourraient constater les conditions qui sont terribles, indignes, qui ne respectent pas les droits de l'homme. Ils ne peuvent pas faire autre chose sous peine d’être accusés d’ingérence, ils sont là, mais c’est insuffisant pour Tom", tonne-t-elle.
La Malaisie pratique la peine de mort pour le narcotrafic, mais plus de façon automatique depuis 2023. Désormais, les juges peuvent adapter la peine en fonction de la gravité des faits de narcotrafic, rapporte Courrier international. En parallèle, le pays applique un moratoire sur les exécutions depuis 2018.