Canada: le procès de Luka Magnotta démarre

Dessin d'audience montrant Luka Rocco Magnotta, lors d'une audience préliminaire le 11 mars 2013 à Montréal. - Atalante - AFP
Il est au coeur de la plus retentissante affaire criminelle au Canada ces dernières années. Luka Rocco Magnotta, un ex-acteur porno de 32 ans, comparaît depuis ce lundi à Montréal. Il est accusé d'avoir tué et dépecé un étudiant chinois, puis d'avoir envoyé certains de ses membres jusqu'au bureau du chef du gouvernement.
Vêtu d'un polo gris-bleu dans le prétoire bondé, Luka Magnotta est resté la plupart du temps les yeux clos, comme concentré sur la traduction en anglais des propos du juge francophone Guy Cournoyer.
L'homme le plus recherché du Canada
Les faits remontent au 25 mai 2012. Ce jour-là, le tronc de Lin Jun, un étudiant chinois, est découvert dans une valise mise aux ordures dans une ruelle de Montréal. La dépouille se trouve près du logement où vit son ex-petit ami, Luka Magnotta. Suspecté, ce dernier embarque le lendemain sur un vol en direction de Paris. Pendant ce temps, une vidéo de 11 minutes montrant des scènes du crime est diffusée sur Internet, et des officiels (hommes politiques, police) reçoivent des parties du cadavre par colis postal. Luka Magnotta devient l'homme le plus recherché du Canada.
Sa cavale le conduit conduit en Allemagne, à Berlin, où il est finalement arrêté 12 jours plus tard avant d'être extradé. La tête de Lin Jun, elle, n'est retrouvée qu'en juillet 2012 dans un parc de Montréal.
Il plaide "non coupable"
Ainsi, Luka Magnotta est accusé du meurtre avec préméditation de son ancien petit ami, d'outrage à cadavre pour l'avoir découpé, de diffusion de matériel obscène avec une vidéo postée sur Internet, d'envoi par courrier de morceaux du cadavre et de harcèlement vis-à-vis du Premier ministre canadien Stephen Harper et de députés. Il a plaidé "non coupable" pour les cinq chefs d'accusation.
Pour son procès, 1.600 jurés potentiels ont été convoqués lundi et les jours suivants par groupe de 400, en vue de la sélection des 12 membres du jury et deux jurés remplaçants. Le juge a déjà prévenu les premiers candidats jurés que des éléments de preuves "choquants et perturbants pourraient (les) déranger", même si la vidéo du crime ne serait pas projetée.