Fusillade à Ottawa: le Canada attaqué par surprise

Un individu armé a pénétré dans le Parlement canadien, à Ottawa, la capitale du pays, où il a tiré des coups de feu. Un soldat des forces de l'armée canadienne est mort dans la fusillade, un tireur a été abattu par la police mais un autre pourrait s'être échappé. A minuit heure française, une partie de la ville est toujours en phase de sécurisation.

L'ESSENTIEL

> Deux fusillades ont éclaté aux abords et à l'intérieur du Parlement canadien, dans le centre-ville d'Ottawa, la capitale du Canada, mercredi.

> Un militaire touché par balles a succombé à ses blessures.

> Un assaillant a été abattu par la police, il s'agirait d'un Canadien âgé de 32 ans. Un deuxième tireur potentiel est toujours recherché, même si ça n'a pas été officiellement confirmé.

> Une partie de la ville est encore bouclée, certaines personnes restant confinées dans le Parlement, à minuit, heure de Paris.

> François Hollande a exprimé la "totale solidarité de la France".

> Que s'est-il passé? 

Deux fusillades. Des coups de feu ont éclaté devant le monuments aux morts de la ville d'Ottawa, mercredi vers 9h52 (heure locale, 15h52 en France), blessant un soldat canadien, qui a ensuite succombé à ses blessures. Un homme armé s'est ensuite emparé d'un véhicule officiel sous la menace afin de s'approcher jusqu'aux portes du Parlement, un périmètre uniquement réservé aux véhicules autorisés et de police. Il se serait ensuite rué à l'intérieur du bâtiment central, où siègent les députés et sénateurs, et ouvert le feu à plusieurs reprises.

Le Parlement canadien ciblé. Peu après, une forte détonation a été entendue, aussitôt suivie d'un tir nourri des policiers. Le journal canadien Globe and Mail a mis en ligne une impressionnante vidéo de l'échange de tirs entre le ou les tireurs et les policiers, à l'intérieur du Parlement. Un agent de sécurité a été blessé pendant cette attaque.

> La confusion règne

Le centre-ville d'Ottawa est toujours actuellement bouclé. "Le tireur était poursuivi par des policiers armés de fusils qui criaient à tout le monde de se mettre à couvert", a rapporté Marc-André Viau, un employé du Parlement qui estime avoir dénombré "une vingtaine de coups de feu automatiques" tirés dans l'enceinte. Un cameraman de Radio-Canada a pour sa part dénombré une cinquantaine de coups de feu dans le Parlement. 

Le centre-ville d'Ottawa a été entièrement bouclé dans la foulée, vers 10h (heure locale - 16h en France). Or, si certaines personnes ont pu être évacuées du Parlement, d'autres sont encore actuellement confinées à l'intérieur du bâtiment.

A minuit heure française, 18 heures à Ottawa, une partie du centre-ville reste en phase de sécurisation:

Une troisième fusillade démentie. Radio Canada avait par ailleurs rapporté une autre attaque au Rideau Centre, un centre commercial du centre-ville d'Ottawa, mais l'information a été démentie par la police par la suite. 

> Combien y a-t-il de morts?

Deux: un militaire canadien et un tireur. Le soldat de l'armée canadienne -atteint par au moins un coup de feu au début de la fusillade, devant le mémorial-, est décédé de ses blessures, ont annoncé les autorités. Un tireur a été tué par la police.

Des blessés. Sur CNN, un porte-parole de l'hôpital d'Ottawa a par ailleurs annoncé que quatre personnes ont également été blessées, dont deux par balles.

> Que sait-on de l'homme abattu?

Selon les informations de BFMTV, recueillies auprès d'une source anonyme au sein des autorités canadiennes, l'assaillant tué à l'intérieur du Parlement serait un Canadien de 32 ans, né au Québec. 

L'individu, nommé Michael Zehaf-Bibeau, serait un converti à l'islam qui se serait récemment radicalisé. Toujours selon nos informations, le tireur a plusieurs antécédents criminels. Il a été arrêté à au moins deux reprises pour des affaires de drogue.

Considéré comme un voyageur "à risque", toujours selon les informations de BFMTV, son passeport avait récemment été confisqué par les autorités.

> La police cherche un possible autre tireur

La police canadienne cherche désormais à sécuriser le centre-ville d'Ottawa. Lors d'un point presse mercredi soir, elle a recommandé à la population de ne pas sortir dans ce périmètre de sécurité. Un potentiel autre tireur est toujours recherché, même s'il n'y a eu aucune confirmation officielle pour l'heure.

Gerry Byrne, un député canadien enfermé à l'intérieur du Parlement a posté sur son compte Twitter des photos prises depuis le Parlement bouclé.

Selon un autre utilisateur de Twitter, des snipers ont été déployés sur le toit du musée des Beaux-Arts, situé non-loin des bâtiments du Parlement. 

> Les employés évacués

Le Premier ministre Stephen Harper, qui se trouvait au Parlement au moment de la fusillade, a pu quitter le bâtiment et est "sauf" a indiqué une source officielle. Quelques heures après les événements, il a condamné une "attaque méprisable". D'après CNN, il était prévu que le chef du gouvernement canadien rencontre ce mercredi Malala Yousafzaï, la jeune Pakistanaise prix Nobel de la Paix en 2014.

La police a commencé l'évacuation des employés du Parlement par une petite porte, vers 18 heures heure française (midi, heure d'Ottawa). Retranché dans son bureau du Parlement à Ottawa, le député canadien Jean-François Fortin a répondu en direct aux questions de BFMTV sur la fusillade en cours. Découvrez d'autres témoignages.

Il a notamment décrit la "frénésie" qui anime le bâtiment. Il a également expliqué que le mercredi n'est pas un jour "anodin" pour ce type d'actions puisque c'est une journée où il y a "énormément" de monde dans les enceintes parlementaires: les députés se rencontrent, c'est aussi le jour où il y a le plus de journalistes. 

> La défense aérienne en alerte

La Gendarmerie Royale du Canada a appelé la population à "rester à l'écart des fenêtres ou du dessus des toits du centre-ville d'Ottawa". La défense aérienne américano-canadienne (Norad) a été placée en état d'alerte pour "être à même de répondre rapidement" à tout incident aérien qui pourrait être lié à la fusillade. 

Les autorités canadiennes ont relevé, mardi, d'un cran le niveau d'alerte terroriste, de bas à moyen. Cette décision est intervenue après qu'un jeune Québécois de 25 ans a fauché mortellement lundi un militaire en tenue avant d'être abattu par la police, dans un geste qualifié d'acte terroriste par le gouvernement canadien.

> La France fait part de sa solidarité

François Hollande a exprimé, ce mercredi soir au Canada, la "totale solidarité de la France", au sortir d'un Conseil restreint de défense. Le président de la République, qui se tient "informé" de l'évolution dans la capitale canadienne, a exprimé "la totale solidarité de la France à l'égard du Canada et tirera toutes les conclusions de ce qui vient de se produire".

A. S., S. C. et Jé. M.