"C'est un choix qui va de soi": Taras Topolya, chanteur ukrainien, s'est engagé dans le conflit

Des salles de concerts aux champs de bataille. Taras Topolya, chanteur du groupe ukrainien Antytila, a déposé le micro pour s'engager dans la réponse civile à la violente offensive russe, comme les autres membres de la formation. Une décision qu'il explique à BFMTV:
"C'est un choix qui va de soi pour la plupart des citoyens ukrainiens. Défendre notre État, notre indépendance, notre avenir, quelles qu'aient été nos occupations avant la guerre. Musiciens, enseignants, médecins... tous ceux qui pouvaient se lever pour défendre notre État l'ont fait."
Un "crime contre l'humanité"
L'artiste, qui dénonce des "crimes de guerre" et un "crime contre l'humanité", détaille son nouveau quotidien: "notre objectif est de sauver nos militaires sur le champ de bataille. Apporter les premiers secours médicaux, les évacuer au plus vite du champ de bataille vers les hôpitaux, où l'on peut leur apporter une aide médicale nécessaire."
Hasard du destin, Antytila et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont collaboré par le passé. Celui qui était un comédien populaire avant d'embrasser une carrière politique est apparu dans leur clip Lego, bande-son d'une comédie romantique dont il tenait le premier rôle.
"Nous vivons une époque extraordinaire", estime Taras Topolya. "Les comiques et les acteurs se transforment en grands leaders politiques (...). Et au contraire, en face, des leaders qui semblaient grands se transforment en comiques, en tragédiens, qui jouent leur spectacle face au théâtre de la guerre où chaque jour des milliers d'innocents meurent. Y compris parce que certains politiciens se taisent, d'autres ont peur de prendre leurs responsabilités pour l'avenir de l'Europe toute entière."
"Porter la vérité"
Le musicien dénonce également "la propagande russe": "Elle est très forte, elle est systémique, elle transforme constamment les faits, elle ment sans arrêt à tous les Européens (...) Nous essayons de trouver toutes les possibilités pour porter la vérité, pour raconter ce qui se passe en vérité, y compris à travers les réseaux sociaux."
Enfin, Taras Topolya conclut en évoquant le massacre, survenu ce week-end, de la ville de Boutcha: "Les corps meurtris, des innocents tués avec les mains liées dans le dos, les tirs dans la tête, des centaines d'enfants, des femmes, des adolescentes violées: c'est cela qu'il reste après le départ de l'armée russe."