Que deviennent les bébés nés par GPA en Ukraine?

BFMTV a rencontré des infirmières qui s'occupent à Kiev, dans un abri sous-terrain, de bébés nés par GPA, que les parents ne peuvent pas venir chercher en raison de la guerre en cours.

En Ukraine, la Gestation Pour Autrui (GPA) est autorisée, et également proposée aux couples étrangers. La GPA est le fait pour une femme de porter un enfant pour le compte d'autres personnes, à qui il sera remis après sa naissance. Mais en Ukraine, pour confirmer la nationalité de ces bébés il faut que ce qu'on appelle les "parents d'intention" aillent jusque dans le pays, chose extrêmement difficile, voire impossible depuis le début de la guerre.

BFMTV a rencontré des infirmières dans la capitale Kiev qui, depuis un abri, gardent à tour de rôle des enfants nés de GPA, que les parents ne peuvent pas venir chercher.

"Nous ne pouvons pas les laisser derrière nous"

Ces infirmières les nourrissent, les changent et surveillent la santé de nombreux nouveau-nés dans des pièces sous-terraines de la capitale pour se protéger des bombes.

"Qui va s'occuper d'eux pendant que les parents sont absents, qui va les aider?", déclare à notre antenne Oksana Martynenko, infirmière. "Alors, nous nous occupons d'eux, nous ne pouvons pas les laisser derrière nous. Comment est-ce possible ils sont si petits."

"C'est dur, vraiment très dur", déclare Antonina Yefymovych, une autre des infirmières présentes. "Avant la guerre, nous travaillions quatre fois moins, nous avions le temps de nous reposer. Aujourd'hui nous essayons de faire des courtes siestes, des roulements", explique-t-elle.

"Il y a un besoin énorme d'évacuer ces enfants"

La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a plaidé mercredi pour l'évacuation de ces bébés. "S'agissant des mères porteuses qui accouchent en ce moment, les bébés ne peuvent pas non plus être récupérés et se retrouvent dans une situation incertaine", a-t-elle averti. "Donc, de mon point de vue, il y a un besoin énorme d'évacuer ces enfants", a ajouté la commissaire suédoise.

La problématique s'était déjà posée dans un tout autre contexte. Au début de la pandémie de Covid-19, les frontières avaient été fermées pour raisons sanitaires, empêchant également les futurs parents de se rendre en Ukraine pour récupérer leur enfant.

Selon des estimations, 2500 à 3000 enfants naissent chaque année en Ukraine pour des clients résidant en-dehors du pays, en Chine, aux États-Unis et dans l'Union Européenne.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV