Pakistan: 70 morts dans l'attentat le plus sanglant jamais mené contre des chrétiens

Une survivante de l'attentat à son arrivée à l'hopital, ce dimanche 22 septembre. - -
Mise à jour: Le bilan de cet attentat a été revu à la hausse ce lundi, à 81 victimes. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a "condamné cet attentat atroce dans les termes les plus fermes".
Un double attentat suicide perpétré devant une église à la sortie de la messe a tué au moins 70 personnes dimanche au Pakistan, l'attaque la plus sanglante jamais menée contre la minorité chrétienne dans le pays, selon les autorités locales.
L'attaque, qui n'était pas revendiquée en début d'après-midi, a eu lieu à la mi-journée à Peshawar, la principale ville du nord-ouest, région régulièrement ensanglantée par les attentats attribuées en grande partie aux rebelles islamistes talibans.
Le Dr Arshad Javed de l'hôpital Lady Reading, le principal hôpital public de Peshawar, a déclaré que 72 personnes avaient été tuées et plus d'une centaine blessées dans l'attentat. Le ministre de la Santé de la province, Shaukat Ali Yousufzai, a confirmé ce bilan et déclaré que le gouvernement provincial avait décrété un deuil de trois jours.
6.000 morts d'attentats suicide depuis 2007
"La plupart des blessés sont dans un état critique", avait déclaré un peu plus tôt le responsable de l'administration de la ville, Sahibzada Anees. Les deux kamikazes ont déclenché les explosifs qu'il portaient sur eux à la sortie de la messe, a-t-il précisé.
Le nord-ouest est un bastion de nombreux groupes rebelles islamistes, dont le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), auteurs d'innombrables attentats suicide qui ont fait plus de 6.000 morts depuis 2007.
2% de chrétiens au Pakistan
Les chrétiens du Pakistan, qui représentant 2% de la population de ce pays de 180 millions d'habitants à plus de 95% musulman, sont souvent pauvres et victimes de discrimination sociales et parfois de violences, mais très rarement visés par des attentats. Pour autant, les autorités savaient que cette église pouvait être attaquée, et avaient pour cela déployé des forces de sécurité autour, a ajouté Sahibzada Anees.
Au responsable de l'administration de Peshawar: "Nous sommes dans une zone qui est une cible potentielle pour le terrorisme, et des mesures spéciales avaient été prises pour protéger cette église. Nous sommes encore dans la phase des secours, mais quand cela sera terminé nous enquêterons pour savoir ce qui n'a pas été fait."