Népal: "Dans ces moments, on a l'impression que sa vie est terminée"

Nathalie Boileau, l'une des rescapés du séisme au Népal, à l'aéroport de Roissy, le 30 avril. - BFMTV
Elle fait partie des 206 rescapés du séisme au Népal arrivés à Roissy à l'aube, ce jeudi. Nathalie Boileau se trouvait à Katmandou lorsque le séisme de magnitude 7,8 a secoué le pays, samedi, faisant 5.489 morts selon un dernier bilan communiqué par les autorités népalaises ce jeudi.
"Personne ne savait où aller"
Encore sous le choc des terribles secondes pendant lesquelles le sol s'est dérobé sous ses pieds, Nathalie a raconté la scène, et les longs instants de panique collective qui l'ont suivie, à la presse. "J'étais au 7e étage de l'hôtel, je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé. Mon compagnon était descendu à l'étage du dessous. Tout à coup, j'ai vu au loin de la fumée, j'ai cru qu'il y avait une tempête. Le sol tanguait, je m'accrochais".
"Un monsieur s'est accroché à mes jambes et m'a dit 'bouge pas, bouge pas'".
"J'entendais ma fille et mon compagnon hurler", se souvient-elle. "Ça a duré peut être 3 minutes. Ensuite on est descendus à toute vitesse, on a couru. En bas de l'hôtel, personne ne savait où aller à cause des grands immeubles tout autour. Des boutiques de ce quartier très touristique se sont effondrées. On avait une moto, donc on est partis vite, on est passé entre des immeubles qui s'écroulaient. Et on est allés au bord de la rivière, car c'est là que c'était le plus sécurisé".
"Le vieux Katmandou a été le quartier le plus touché", raconte Nathalie, évoquant une "hécatombe".
"Ce qui est épouvantable, dans des moments comme ça, c'est qu'on a l'impression que sa vie est terminée".
"Moi je suis sauve, j'ai eu beaucoup de chance, énormément de chance. Ma fille est vivante, mon compagnon est vivant, mais on a plein d'amis qui ont perdu des proches", explique-t-elle.
"On n'a pas été très aidés"
Nathalie Boileau a par ailleurs déploré le manque d'aide porté aux ressortissants français sur place. "C'est vrai que l'on n'a pas été très aidés", raconte cette habituée des voyages au Népal.
"On a été aidés qu'une fois arrivés à l'Ecole française. Il ne faut pas que l'ambassade de France soit fermée quand il y a un tremblement de terre, qu'on nous aide! Moi j'ai été privilégiée car j'ai pu aller dormir loin dehors. On a dormi sous la pluie, mais au moins on a pu trouver des endroits sécurisés où se protéger. On a eu à boire. Des gens n'ont eu ni à boire ni à manger".
Et Nathalie Boileau de confier, au bord des larmes: "Je vais craquer, j'ai tenu jusqu'à maintenant. Je suis très malheureuse car c'est mon 24e voyage au Népal, j'ai plein d'amis là bas, des amis tibétains, des amis népalais. On est presque coupables d'être partis, de les avoir laissés".